Dans la gamme Raspberry Pi 5, le modèle doté de 2 Go de RAM est un peu particulier : sorti en août 2024, il est équipé d'une nouvelle révision du système sur puce Broadcom qui anime la carte. Si la finesse de gravure ne change pas (c'est du 16 nm, une technologie ancienne mais éprouvée et peu onéreuse), la révision D0 est plus compacte et consomme moins.
La raison officielle est l'abandon du dark silicon, c'est-à-dire les composants du système sur puce qui ne sont pas employés dans le Rapsberry Pi 5. Nous l'expliquions, il peut par exemple s'agir du contrôleur USB de Broadcom, inutilisé, ou des blocs nécessaires à la prise en charge de l'Ethernet. En effet, les cartes Raspberry Pi 5 reposent en partie sur un composant maison, le RP1, qui intègre ces fonctions.
Les essais de Jeff Geerling, spécialiste des cartes, montrent d'abord que la puce est bien nettement plus compacte. Elle passe de 55,8 mm² à 37,6 mm². Ensuite, la consommation est un peu plus faible. Lors de ses tests au repos, la version 2 Go consommait 2,4 W avec une puce mesurée à 30 °C. Les variantes de 4 et 8 Go, elles, atteignaient 3,3 et 3,2 W (environ 30 % de plus) et une température de 32 °C. Dans un test pensé pour faire chauffer la puce, la consommation monte à 8,9 W pour la version 2 Go et 9,8 W pour les deux autres, avec un écart qui est du même ordre (0,9 W). La température, elle, atteignait 59 °C, 63 °C et 64 °C. La suppression des unités a donc permis à Broadcom de réduire (un peu) la consommation de son système sur puce.
Reste à voir si les prochaines révisions des cartes dotées de 4 et 8 Go recevront la nouvelle variante de la puce, ce qui devrait probablement être le cas une fois les stocks de la révision C1 épuisés.
Une carte à la crème : le Raspberry Pi 5 vaut-il encore le coup ?