Qualcomm, dans une tentative pour réduire le prix des PC sous Windows 11 ARM, vient d'annoncer une nouvelle série de puces Snapdragon X Plus, dotées de 8 et 12 cœurs. Si la partie liée au processeur reste d'excellente facture, le GPU, lui, souffre de la descente en gamme.
Au lancement, Qualcomm proposait essentiellement des Snapdragon X Elite (dotés de 12 cœurs) et un Snapdragon X Plus, qui se limitait à 10 cœurs. La nouvelle gamme Plus comprend maintenant un second modèle avec 10 cœurs et deux autres avec 8 cœurs. Le X1P-66-1001 est une version plus rapide du X1P-64-100, le « 66 » l'indique. Nous avions expliqué la démarche de Qualcomm dans une actualité précédente, mais les « X1P- » et « -100 » n'ont pas d'intérêt, seuls les chiffres du milieu placent la puce dans la gamme.
Qualcomm dévoile un peu plus ses Snapdragon X, avec plusieurs variantes Elite et Plus
Le X1P-66-100, donc, possède 10 cœurs avec une fréquence de 4 GHz au mieux (3,4 GHz sur le X1P-64-100), un NPU capable d'atteindre 45 TOPS et un GPU avec une puissance de calcul de 3,8 téraflops. Les deux autres variantes, le X1P-46-100 et le X1P-42-100, se contentent de 8 cœurs. Le modèle d'entrée de gamme (42) fonctionne à 3,4 GHz, le second (46) à 4 GHz. Ils gardent tous les deux le même NPU et Qualcomm a donc coupé dans le dernier composant principal du système sur puce : le GPU. Il passe à seulement 2,1 téraflops sur le X1P-46-100 et à 1,7 téraflops sur le X1P-42-100.
Les nouveaux PC Windows ARM ne sont pas des machines de joueurs
Le mouvement peut sembler étonnant, mais a du sens. Sur les Snapdragon X, quel que soit le modèle, le GPU est le point faible dans la gamme. Même sur les versions haut de gamme, Qualcomm souffre de la comparaison avec les composants d'Intel et AMD, qui ont bien plus d'expérience dans ce domaine. Le souci n'est pas totalement la puissance de calcul, même si elle reste faible dans l'absolu, mais la compatibilité. Les pilotes de Qualcomm ne sont pas matures et rendent de nombreux jeux incompatibles ou lents, sans même prendre en compte les pertes liées à l'émulation. Sur la cible des nouvelles puces, qui devraient se retrouver dans des PC portables moins onéreux, les performances graphiques ne sont pas réellement un problème : les joueurs sérieux ne se dirigent pas vers ce type d'appareils et des résultats décevants sont de toute façon la norme.
Malgré tout, ce choix montre que si les puces Snapdragon X peuvent être comparées aux CPU x86, elles ne tiennent pas la route dans le domaine des jeux et la puissance annoncée sur la version d'entrée de gamme est vraiment faible. Il est difficile de connaître les détails exacts, mais un choix de ce type pourrait être expliqué par un souci de rendement au niveau de la gravure, et donc une tentative de « sauver » le plus possible de puces en limitant le nombre de cœurs GPU. Une stratégie qui peut fonctionner tant que Qualcomm n'a pas de concurrence dans le domaine des PC sous Windows ARM, mais qui ne tiendra pas nécessairement la route quand l'accord d'exclusivité avec Microsoft tombera et que Mediatek ou Nvidia proposeront des systèmes sur puce compatibles.
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L'IA qui choisit les noms des puces n'a pas encore été remplacée. ↩︎