Que le vélo soit de plus en plus utilisé comme moyen de transport du quotidien ne surprendra personne (il suffit de voir le nombre de boutiques de modèles électriques qui ont ouvert ces derniers mois) et Strava a mis quelques chiffres sur cette tendance pour trois grandes villes et deux régions françaises.
Strava est plus connu pour son rôle premier de plateforme d'enregistrement et de partage d'activités sportives avec l'app du même nom. Toutefois le service a aussi un pendant — Strava Metro — destiné aux services d'urbanisme des régions, villes et métropoles.
Les données d'activité des personnes inscrites à Strava — une fois anonymisées — alimentent une base de données et génèrent une carte de chaleur mondiale de l'activité de ces utilisateurs urbains (elle n'est pas actualisée en temps réel mais sur un rythme mensuel). Le service peut alors aider une collectivité à visualiser la manière dont les gens empruntent, à pied ou à vélo, ses voies de circulation et les adapter éventuellement.
Il y a nécessairement un biais dans cette représentation, du fait que seuls les utilisateurs de Strava contribuent à ces données et que ce sont des profils plutôt sportifs à la base — mais cela peut compléter d'autres sources d'information dont disposent les organismes. Strava fournit gratuitement ces chiffres, en partant du principe que cela peut encourager des villes à améliorer les modes de circulation doux et, par ricochet, augmenter le volume d'utilisateurs de son service.
Les chiffres produits pour Paris, Lyon, Bordeaux ainsi que le Nord Pas de Calais et les Bouches du Rhône sont limités, cependant ils confirment — si besoin était — l'engouement de la pratique cycliste en milieu urbain. Ce sont 5 villes et régions qui ont décidé d'interroger les données de Strava, d'autres accordent une belle place aux vélos aussi mais ne font pas partie des clients de Strava Metro.
À Paris d'abord, les déplacements à vélo ont augmenté de 45 % entre 2019 et 2021, contre 38 % dans la période 2019/2020. Pour Lyon, la progression a été de 39 % entre 2019 et 2021 et de 35 % à Bordeaux. Les confinements et restrictions de circulation ont évidemment donné un coup de pouce non négligeable à cette pratique.
D'un lieu à l'autre les temps moyens peuvent parfois surprendre — on a été par exemple étonnés chez MacG de la durée lyonnaise, plutôt importante, au vu de la taille de la ville qui se traverse assez vite en bicyclette.
Ainsi, la moyenne d'un trajet dans Paris s'est établie à un peu plus de 40 minutes, contre presque 38 minutes à Lyon et plus de 34 minutes à Bordeaux. Dans les Bouches du Rhône, les cyclistes Strava ont établi une moyenne de 45 minutes et, dans le Nord Pas de Calais, de plus de 38 minutes. Originalité bordelaise, c'est en juin que les cyclistes y ont été les plus actifs contre septembre ailleurs.
À chaque ville ses axes plus fréquentés que d'autres. Dans Paris c'est le trio Place de la Bastille, Place de la Concorde et la la Voie Georges Pompidou — toutes (ré)aménagées pour les cyclistes qui sont les plus parcourues et avec de fortes augmentations.
Pour les lyonnais, sans surprise, ce sont les Berges du Rhône qui se placent en premier suivies par le pont de Lattre de Tassigny et la piste cyclable de l'avenue de Birmingham. Chez les bordelais, les trois lieux les plus pédalés sont la piste cyclable sur le pont de pierre suivie par celle à l’ouest de la Garonne et celle du quai de la Souys.
La participation à l'alimentation de cette base de données — qui exclut les activités privées et les zones de confidentialité — se règle dans les paramètres de confidentialité de son compte Strava, si on souhaite s'en exclure.