Les rumeurs sur l'intention d'Apple de se lancer sur le marché automobile ne manquent pas, mais s'il fallait une preuve plus concrète de son aspiration, en voici une : Apple a publié 248 brevets en lien avec le secteur auto depuis l'an 2000. Le Nikkei et Intellectual Property Landscape qui ont fait le compte notent plusieurs périodes de remue-méninges à Cupertino.
Les demandes de brevets liés à l'automobile ont commencé à prendre de l'ampleur en 2008, un an après la sortie de l'iPhone. À cette époque, les brevets portaient sur la connectivité entre l'iPhone et les voitures. Ces travaux conduiront au lancement de CarPlay en 2014.
En 2016 et 2017, l'ébullition de rumeurs autour du projet Titan, le nom de code donné au projet de véhicule électrique et autonome d'Apple, coïncide avec une effervescence en matière d'inventions. Apple dépose ces années-là respectivement 44 et 66 demandes de brevets, contre moins d'une dizaine les années précédentes. Ces brevets ont trait à la conduite autonome et à tout le champ des voitures connectées.
Alors que Tim Cook avoue publiquement qu'Apple travaille sur des « systèmes autonomes » mais décorrèle ça de l'automobile, en coulisses les ingénieurs réfléchissent bel et bien à une voiture. Ils signent des brevets liés à la création de fenêtres, de sièges ou d'autres éléments de l'habitacle avec comme objectif de rendre la conduite plus confortable.
Depuis ces dernières années, les demandes de brevets d'Apple concernent surtout la connectivité entre la voiture et les éléments sur la route : autres véhicules, panneaux de signalisation, infrastructures… Si la plupart de ces brevets étaient rédigés conjointement avec Intel (qui possède Mobileye spécialisé dans la conduite autonome) au départ, ce n'est quasiment plus le cas maintenant, signe qu'Apple voudrait compter sur ses propres puces pour son hypothétique voiture.
Après avoir fait fausse route, le projet Titan serait de nouveau sur les rails et sa concrétisation serait attendue autour de 2025. Bien que ces 248 brevets soient une preuve de l'intérêt d'Apple pour le secteur automobile, ils ne pèsent pas lourd par rapport à la propriété intellectuelle amoncelée par les constructeurs historiques au fil des ans. En janvier, Toyota se congratulait d'avoir fait valider 2 753 brevets aux États-Unis rien que pour l'année 2021.