Une poignée d'incidents plutôt que des accidents et la démonstration que des taxis à conduite entièrement autonome peuvent frayer leur chemin sans problèmes majeurs en milieu urbain. C'est le constat dressé par Waymo après un million de miles parcourus par ses véhicules.
La filiale de Google fait tourner, depuis un certain temps déjà, dans le centre-ville de San Francisco et de Phoenix, des voitures bardées de capteurs et de caméras. Avec personne derrière le volant.
Waymo a profité d'avoir franchi le cap symbolique du million de miles (1,6 million de kilomètres) pour publier une synthèse des accidents survenus à ce jour. Il faut plutôt parler "d'incidents" car 20 seulement ont été répertoriés et 18 qualifiés de mineurs qui n'auraient même pas à figurer dans la base de données nationale des accidents routiers. Contrairement à ceux qui peuvent obliger à une intervention de la police, à secourir une personne ou à faire venir une dépanneuse.
Dans les deux premières situations — celles jugées les plus importantes — la plus significative a été provoquée par un adolescent qui regardait son téléphone au volant (la caméra arrière de la Waymo l'a trahi) et qui a tamponné l'arrière du taxi alors que celui-ci avait amorcé un ralentissement à l'approche d'une file de voitures devant un feu rouge. La Waymo roulait à 8 km/h à ce moment-là — l'airbag passager s'est déclenché — alors que la voiture arrivant par l'arrière a déboulé à 40.
Parmi les 18 incidents plus anecdotiques, il y a le cas d'un plot de circulation soulevé par le vent qui a frappé la voiture ou un choc alors que le taxi était à l'arrêt et qu'une voiture sortait de sa place de stationnement.
Au total, aucun blessé n'a été à déplorer et quelques statistiques renforcent l'optimisme de Waymo : 55 % des événements ont eu lieu avec un conducteur qui a tapé dans une Waymo à l'arrêt, et à chaque fois les autres conducteurs se trouvaient en infraction d'une ou plusieurs règles de conduite. En résumé : l'enfer c'est les autres.
Aucun piéton parmi les plus à risque (enfants par exemple) ou cycliste n'a été victime d'un accident impliquant l'un de ces véhicules et rien ne s'est produit à une intersection où les problèmes peuvent être plus nombreux et plus lourds de conséquences.
Ces voitures autonomes circulent selon des trajets qui ne sont pas préprogrammés, mais au sein d'un périmètre établi à l'avance. Les 2/3 de Phoenix dans un cas et tout San Francisco dans l'autre. C'est encadré géographiquement, mais ce sont néanmoins des zones urbaines très denses et actives.
La dernière étape en date pour Waymo est Los Angeles, une ville où la voiture est toujours reine et les bouchons sans fin. Les sources possibles de problèmes sont nombreuses : « Des voies avec des bretelles d'autoroute qui s'entrecroisent, des rues étroites, un nombre élevé de virages à gauche non protégés, des couchers de soleil aveuglants sur ses routes est-ouest et des conducteurs distraits ». Un festival de cas particuliers pour les algorithmes de Google.
Waymo y a lancé son service à la fin de l'année dernière. Dans un premier temps, elle se rode en laissant une personne derrière le volant pour observer les réactions du véhicule et reprendre la main si besoin. Et seuls les employés de Google peuvent se faire transporter pendant cette phase de chauffe.
Source : Waymo