Microsoft avait mis les petits plats dans les grands lors de l'Apple Expo Remix'08 : un vaste stand pour montrer sa suite, ses dernières souris (voir notre test de la nouvelle Arc Mouse) et sa Xbox. Pour le clin d'oeil, il distribuait des Pomme d'Amour aux visiteurs. A l'occasion du salon, Sheridan Jones, la Directrice Marketing Mondial de la Macintosh Business Unit (MacBU) de Microsoft avait fait le déplacement. Interview.
Comment évolue la MacBU aujourd'hui ?
Sheridan Jones : On a augmenté les effectifs de 25% l’année dernière, hors Apple on est probablement parmi les plus gros éditeurs Mac du marché. On doit avoir entre 220 et 230 personnes dans la division. On devrait continuer d'embaucher entre 20 et 30% de personnes de plus l’an prochain.
Vous embauchez pour de nouveaux projets ou est-ce que les développements deviennent plus compliqués ?
SJ : L’objectif est d’aller plus loin dans la compatibilité avec l’écosystème Microsoft et de profiter des opportunités qui se présentent sur la plateforme Mac. On veut être capable de maintenir une pleine compatibilité avec Win Office, de développer ces interactions et de renforcer les outils collaboratifs.
Quel est le profil de ces nouveaux embauchés ?
SJ : On ajoute beaucoup de gens dans les équipes de développement, et on utilise pas mal notre blog pour expliquer à quoi ressemble le travail au jour le jour dans la MacBU. La plupart des postes à pourvoir concernent des profils de développeurs et de testeurs et quelques un ensuite sont au niveau du marketing.
Qu’est-ce que vous appelez "l’écosystème Microsoft" ?
SJ : On se concentre complètement sur la compatibilité entre Mac Office et Win Office. Les équipes Windows d'Office continuent d’innover dans l'utilisation et les nouvelles fonctions de leur suite, il faut qu’on puisse les suivre et à cet effet on a musclé nos équipes. Dans le même temps, on regarde aussi ce que l’on peut faire par rapport à la plateforme Mac, au vu de ce que nous réclament les utilisateurs. On a des niveaux de priorité, mais encore une fois, la première chose qu’ils nous attendent de nous c’est une compatibilité transparente. L’un des gros changements, même en terme d’entreprise, que l’on ait eu à faire et notamment pour Office 2008 ce fut d’intégrer le format ouvert Open XML, de passer d’un ancien format de fichiers à ce format standard.
Justement sur les questions de compatibilité, le cas de Visual Basic a été traité de façon curieuse. Il était dans Office 2004, il disparaît dans Office 2008 puis vous annoncez son retour dans le prochain Office. C’est difficile à comprendre et à accepter pour outil destiné en plus aux professionnels. Ça n'est pas très motivant pour passer à la 2008.
SJ : Nous avons expliqué en détail sur notre blog les raisons techniques qui nous ont empêché de mettre VBA dans Office 2008. On ne pouvait tout simplement pas le faire dans les temps. Lorsqu'on a observé les demandes de nos clients, l’urgence pour eux allait à une version Intel de la suite et au support du format Open XML.
Mais on a pris soin de les informer presque un an à l’avance de l’absence de VBA, afin que ces utilisateurs puissent s’y préparer. On a fait aussi beaucoup de tests de compatibilité chez des clients en entreprise qui voulaient passer à la 2008, mais qui avaient également besoin de VBA. On s’est assuré que les deux versions d’Office pourraient cohabiter sur la même machine, de manière à ce qu’ils puissent utiliser leurs macros VBA dans Excel 2004 par exemple, tout en profitant d’Excel 2008.
Et puis on a annoncé que l’on remettrait VBA parce que même s’il s’agit d’un outil de scripting pointu qui concerne peu de gens dans la globalité, en entreprise il est très, très, très important.
Et il était à ce point difficile de le conserver dans la 2008 ?
SJ : Il nous était absolument impossible de passer de CodeWarrior à Xcode, et du PowerPC à Intel et de fournir en plus VBA dans les temps. Mais on a été très transparents là-dessus et très en amont. Ça nous a aussi laissé le temps d’en évaluer les conséquences et de proposer des solutions alternatives, comme AppleScript, ou encore de fournir de la documentation.
Enfin pour ceux qui ne pouvaient absolument pas se passer de VBA on a fait de ce choix de le remettre dans le prochain Office, et c’est très significatif en terme de développement. Sur du court terme on pouvait se passer de Visual Basic mais pas sur du long terme.
Pourquoi cela a-t-il pris si longtemps pour fournir une version Intel d'Office ? Adobe par exemple et d’autres sont allés plus vite et ils ont aussi des logiciels très lourds. D’autant qu’au bout du compte, à la sortie d'Office 2008, on a vu des problèmes de performances et plusieurs mises à jour se sont succédées. Qu’est-ce qui est allé de travers ?
SJ : Ce n'est pas tant que quelque chose est allé de travers, mais plutôt qu'il y a eu une convergence de différentes choses. On est passé sur Intel et, comme vous l’avez dit, Adobe a dû faire la même chose, mais en même temps on est aussi passé sur un tout autre format de documents avec Open XML…
Vu de l’utilisateur on peut penser que prendre en charge un nouveau format de fichier est, relativement, trivial
SJ : De ce point vue en effet ça doit être quelque chose de simple et de transparent, mais il y a eu beaucoup de travail autour de la compatibilité avec Win Office. On a aussi conçu un nouveau moteur graphique pour Office. Et il fallait que l’on attende que les équipes Windows aient finalisé le code d’Office 2007 pour être sûrs de la compatibilité de notre code avec le leur.
Mais le simple fait de basculer de CodeWarrior à Xcode c’est une opération qui implique des millions et des millions de lignes de code. Tout le monde est passsé par là, mais c’est arrivé à un moment où il y avait d’autres changements importants à réaliser simultanément. Et on a sorti Office 2008 dans les délais que l’on s’était impartis.
Vous avez tiré des enseignements de cette expérience ?
SJ : On a appris en effet deux ou trois choses. Par exemple que l’on avait besoin de davantage de moyens si l’on voulait réussir certains challenges et répondre à certaines demandes des utilisateurs, d’où ces embauches. On a aussi appris à être transparents vis-à-vis des clients lorsqu’on a eu des décisions difficiles à prendre.
Pour VBA par exemple ça a été une décision douloureuse, mais on pouvait au moins être francs avec les clients. On se sert aussi beaucoup de notre blog pour entretenir une sorte de conversation avec nos utilisateurs, pour recevoir leur avis, mais aussi pour les informer sur ce que l’on prépare. Et on ne fidélisera ces personnes si l’on est honnête avec elles et que l’on tient nos promesses.
Quand peut-on espérer une version audio-vidéo grand public de MSN Messenger ?
SJ : Je ne peux pas donner de date, mais c’est parmi nos hautes priorités, on travaille d’arrache pied avec les équipes Windows, on a une version qui fonctionne pour les entreprises et ça reste prévu pour les particuliers. Et ce sera un téléchargement gratuit.
Est-ce que vous avez des développements en cours pour l'iPhone ?
SJ : On a eu le SDK en mars dernier, comme tout le monde et au même titre que l’on étudie différentes opportunités, on regarde quelles pourraient être les priorités chez les utilisateurs d’iPhone.
Pourquoi pas des versions allégées des logiciels d’Office, des compagnons pour stocker et utiliser les documents Office sur son iPhone, des sortes de "Little Excel", "Little Word" ?
SJ : Ce sont des noms sympathiques ! Tout ce que je peux dire c’est qu’on étudie ce sujet de l’iPhone mais que l’on n’a rien à annoncer pour le moment. Mais c’est une plateforme intéressante en terme d’opportunités.
Est-ce que l’arrivée de switcher sur Mac change quelque chose pour vous ?
SJ : Je ne dirai pas que cela change quelque chose en terme de développement de la suite parce qu’on s’est toujours attaché, depuis le départ, à avoir une excellente compatibilité et une très bonne expérience utilisateur. C’est quelque chose que l’on a toujours fait pour les utilisateurs Mac.
Ce que l’on cherche c’est offrir la meilleure expérience de Microsoft sur le Mac, c'est de proposer des logiciels de très haut niveau, avec la plus grande compatibilité possible, qu’ils soient les meilleurs en productivité… donc en cela ça ne change pas grand-chose. C’est la compatibilité qui la clef de tout.
Quand prévoyez-vous la prochaine version d’Office, vous avez évoqué 2010/2011 sur le blog et allez-vous abandonner la compatibilité PowerPC à cette occasion ?
SJ : On est généralement dans un cycle de deux à trois ans, excepté pour cette fois qui nous a pris plus longtemps, mais on ne devrait pas rencontrer les mêmes contraintes pour la prochaine version. Pour ce qui est du PowerPC on n’a pas encore pris de décision définitive, mais il est intéressant de voir que le prochain Mac OS X Snow Leopard sera pour les Mac Intel uniquement.
Comment évolue la MacBU aujourd'hui ?
Sheridan Jones : On a augmenté les effectifs de 25% l’année dernière, hors Apple on est probablement parmi les plus gros éditeurs Mac du marché. On doit avoir entre 220 et 230 personnes dans la division. On devrait continuer d'embaucher entre 20 et 30% de personnes de plus l’an prochain.
Vous embauchez pour de nouveaux projets ou est-ce que les développements deviennent plus compliqués ?
SJ : L’objectif est d’aller plus loin dans la compatibilité avec l’écosystème Microsoft et de profiter des opportunités qui se présentent sur la plateforme Mac. On veut être capable de maintenir une pleine compatibilité avec Win Office, de développer ces interactions et de renforcer les outils collaboratifs.
Quel est le profil de ces nouveaux embauchés ?
SJ : On ajoute beaucoup de gens dans les équipes de développement, et on utilise pas mal notre blog pour expliquer à quoi ressemble le travail au jour le jour dans la MacBU. La plupart des postes à pourvoir concernent des profils de développeurs et de testeurs et quelques un ensuite sont au niveau du marketing.
Qu’est-ce que vous appelez "l’écosystème Microsoft" ?
SJ : On se concentre complètement sur la compatibilité entre Mac Office et Win Office. Les équipes Windows d'Office continuent d’innover dans l'utilisation et les nouvelles fonctions de leur suite, il faut qu’on puisse les suivre et à cet effet on a musclé nos équipes. Dans le même temps, on regarde aussi ce que l’on peut faire par rapport à la plateforme Mac, au vu de ce que nous réclament les utilisateurs. On a des niveaux de priorité, mais encore une fois, la première chose qu’ils nous attendent de nous c’est une compatibilité transparente. L’un des gros changements, même en terme d’entreprise, que l’on ait eu à faire et notamment pour Office 2008 ce fut d’intégrer le format ouvert Open XML, de passer d’un ancien format de fichiers à ce format standard.
Justement sur les questions de compatibilité, le cas de Visual Basic a été traité de façon curieuse. Il était dans Office 2004, il disparaît dans Office 2008 puis vous annoncez son retour dans le prochain Office. C’est difficile à comprendre et à accepter pour outil destiné en plus aux professionnels. Ça n'est pas très motivant pour passer à la 2008.
SJ : Nous avons expliqué en détail sur notre blog les raisons techniques qui nous ont empêché de mettre VBA dans Office 2008. On ne pouvait tout simplement pas le faire dans les temps. Lorsqu'on a observé les demandes de nos clients, l’urgence pour eux allait à une version Intel de la suite et au support du format Open XML.
Mais on a pris soin de les informer presque un an à l’avance de l’absence de VBA, afin que ces utilisateurs puissent s’y préparer. On a fait aussi beaucoup de tests de compatibilité chez des clients en entreprise qui voulaient passer à la 2008, mais qui avaient également besoin de VBA. On s’est assuré que les deux versions d’Office pourraient cohabiter sur la même machine, de manière à ce qu’ils puissent utiliser leurs macros VBA dans Excel 2004 par exemple, tout en profitant d’Excel 2008.
Et puis on a annoncé que l’on remettrait VBA parce que même s’il s’agit d’un outil de scripting pointu qui concerne peu de gens dans la globalité, en entreprise il est très, très, très important.
Et il était à ce point difficile de le conserver dans la 2008 ?
SJ : Il nous était absolument impossible de passer de CodeWarrior à Xcode, et du PowerPC à Intel et de fournir en plus VBA dans les temps. Mais on a été très transparents là-dessus et très en amont. Ça nous a aussi laissé le temps d’en évaluer les conséquences et de proposer des solutions alternatives, comme AppleScript, ou encore de fournir de la documentation.
Enfin pour ceux qui ne pouvaient absolument pas se passer de VBA on a fait de ce choix de le remettre dans le prochain Office, et c’est très significatif en terme de développement. Sur du court terme on pouvait se passer de Visual Basic mais pas sur du long terme.
Pourquoi cela a-t-il pris si longtemps pour fournir une version Intel d'Office ? Adobe par exemple et d’autres sont allés plus vite et ils ont aussi des logiciels très lourds. D’autant qu’au bout du compte, à la sortie d'Office 2008, on a vu des problèmes de performances et plusieurs mises à jour se sont succédées. Qu’est-ce qui est allé de travers ?
SJ : Ce n'est pas tant que quelque chose est allé de travers, mais plutôt qu'il y a eu une convergence de différentes choses. On est passé sur Intel et, comme vous l’avez dit, Adobe a dû faire la même chose, mais en même temps on est aussi passé sur un tout autre format de documents avec Open XML…
Vu de l’utilisateur on peut penser que prendre en charge un nouveau format de fichier est, relativement, trivial
SJ : De ce point vue en effet ça doit être quelque chose de simple et de transparent, mais il y a eu beaucoup de travail autour de la compatibilité avec Win Office. On a aussi conçu un nouveau moteur graphique pour Office. Et il fallait que l’on attende que les équipes Windows aient finalisé le code d’Office 2007 pour être sûrs de la compatibilité de notre code avec le leur.
Mais le simple fait de basculer de CodeWarrior à Xcode c’est une opération qui implique des millions et des millions de lignes de code. Tout le monde est passsé par là, mais c’est arrivé à un moment où il y avait d’autres changements importants à réaliser simultanément. Et on a sorti Office 2008 dans les délais que l’on s’était impartis.
Vous avez tiré des enseignements de cette expérience ?
SJ : On a appris en effet deux ou trois choses. Par exemple que l’on avait besoin de davantage de moyens si l’on voulait réussir certains challenges et répondre à certaines demandes des utilisateurs, d’où ces embauches. On a aussi appris à être transparents vis-à-vis des clients lorsqu’on a eu des décisions difficiles à prendre.
Pour VBA par exemple ça a été une décision douloureuse, mais on pouvait au moins être francs avec les clients. On se sert aussi beaucoup de notre blog pour entretenir une sorte de conversation avec nos utilisateurs, pour recevoir leur avis, mais aussi pour les informer sur ce que l’on prépare. Et on ne fidélisera ces personnes si l’on est honnête avec elles et que l’on tient nos promesses.
Quand peut-on espérer une version audio-vidéo grand public de MSN Messenger ?
SJ : Je ne peux pas donner de date, mais c’est parmi nos hautes priorités, on travaille d’arrache pied avec les équipes Windows, on a une version qui fonctionne pour les entreprises et ça reste prévu pour les particuliers. Et ce sera un téléchargement gratuit.
Est-ce que vous avez des développements en cours pour l'iPhone ?
SJ : On a eu le SDK en mars dernier, comme tout le monde et au même titre que l’on étudie différentes opportunités, on regarde quelles pourraient être les priorités chez les utilisateurs d’iPhone.
Pourquoi pas des versions allégées des logiciels d’Office, des compagnons pour stocker et utiliser les documents Office sur son iPhone, des sortes de "Little Excel", "Little Word" ?
SJ : Ce sont des noms sympathiques ! Tout ce que je peux dire c’est qu’on étudie ce sujet de l’iPhone mais que l’on n’a rien à annoncer pour le moment. Mais c’est une plateforme intéressante en terme d’opportunités.
Est-ce que l’arrivée de switcher sur Mac change quelque chose pour vous ?
SJ : Je ne dirai pas que cela change quelque chose en terme de développement de la suite parce qu’on s’est toujours attaché, depuis le départ, à avoir une excellente compatibilité et une très bonne expérience utilisateur. C’est quelque chose que l’on a toujours fait pour les utilisateurs Mac.
Ce que l’on cherche c’est offrir la meilleure expérience de Microsoft sur le Mac, c'est de proposer des logiciels de très haut niveau, avec la plus grande compatibilité possible, qu’ils soient les meilleurs en productivité… donc en cela ça ne change pas grand-chose. C’est la compatibilité qui la clef de tout.
Quand prévoyez-vous la prochaine version d’Office, vous avez évoqué 2010/2011 sur le blog et allez-vous abandonner la compatibilité PowerPC à cette occasion ?
SJ : On est généralement dans un cycle de deux à trois ans, excepté pour cette fois qui nous a pris plus longtemps, mais on ne devrait pas rencontrer les mêmes contraintes pour la prochaine version. Pour ce qui est du PowerPC on n’a pas encore pris de décision définitive, mais il est intéressant de voir que le prochain Mac OS X Snow Leopard sera pour les Mac Intel uniquement.