Le 12 février, Ian Hickson, un employé de Google et un membre du groupe de travail sur le HTML 5, publiait sur son blog personnel un billet assassin qui accusait Adobe de bloquer l'avancée des travaux sur le futur standard du Web. Selon lui, Larry Masinter d'Adobe a émis des objections formelles sur certains points au sein d'une mailing-liste confidentielle du W3C. Hickson sous-entend à mots à peine couverts que les motivations d'Adobe sont bien moins nobles qu'elles n'y paraissent.
L'article a été relié sur Twitter par Anne van Kesteren d'Opera, puis l'affaire a été reprise en des termes non moins polémiques par différents sites, qui hurlent à la conspiration et à la confiscation de l'intérêt public au profit des intérêts privés d'Adobe, en dépit du soutien affiché et réitéré du standard HTML5 par ses diverses instances dirigeantes.
Naturellement Adobe est montée au créneau très vite pour tenter de rassurer : elle n'a aucune intention de bloquer le futur standard et n'a fait part que d'inquiétudes légitimes au sujet de la manière dont les différentes technologies concernées sont adoptées. Difficile cependant de se faire entendre au sein de cette cacophonie.
Mais si on s'attache à regarder les faits de manière dépassionnée, il s'avère que les reproches de Ian Hickson ne sont pas tout à fait fondés : les objections d'Adobe n'ont jamais été mises sous le sceau du secret dans la mesure où elles étaient publiques dès le 5 février. D'autre part, le W3C a toute latitude d'outrepasser toute objection et de poursuivre son avancée, Adobe n'a donc aucun moyen de bloquer le HTML5 si tant est que là était son objectif.
Il semblerait que l'enjeu de cette tempête dans un verre d'eau soit surtout une question de jeux de pouvoir : parmi les éléments qui posent problème, on trouve notamment les RDFa, qui permettent d'ajouter des métadonnées au sein du code HTML. Cette fonction est le pendant du W3C aux Microdata mises au point par le WHAT-WG, le groupement d'éditeurs de navigateurs qui avait jeté les bases de ce qui allait devenir le HTML5 avant que le W3C ne récupère ses travaux. Récemment les membres du W3C ont voté pour séparer les Microdata des spécifications de HTML5. Or il se trouve que Ian Hickson peut s'enorgueillir de quelque paternité sur les Microdata… La polémique pourrait donc être issue d'un ressentiment personnel.
On peut cependant s'interroger sur la légitimité de listes de discussion privées au sein d'un organisme qui se voue à décider du bien public par le biais d'un standard ouvert et libre. Mais étant donné que certains membres du W3C sont des entreprises il peut s'avérer nécessaire de leur garantir une certaine confidentialité, sur des sujets technologiques parfois sensibles, pour bénéficier de leur collaboration. Une chose est sûre, le secret aura été le combustible qui aura permis à ce feu de paille de prendre, et Adobe aura sans doute quelque difficulté à corriger le tort qu'elle a subi.
L'article a été relié sur Twitter par Anne van Kesteren d'Opera, puis l'affaire a été reprise en des termes non moins polémiques par différents sites, qui hurlent à la conspiration et à la confiscation de l'intérêt public au profit des intérêts privés d'Adobe, en dépit du soutien affiché et réitéré du standard HTML5 par ses diverses instances dirigeantes.
Naturellement Adobe est montée au créneau très vite pour tenter de rassurer : elle n'a aucune intention de bloquer le futur standard et n'a fait part que d'inquiétudes légitimes au sujet de la manière dont les différentes technologies concernées sont adoptées. Difficile cependant de se faire entendre au sein de cette cacophonie.
Mais si on s'attache à regarder les faits de manière dépassionnée, il s'avère que les reproches de Ian Hickson ne sont pas tout à fait fondés : les objections d'Adobe n'ont jamais été mises sous le sceau du secret dans la mesure où elles étaient publiques dès le 5 février. D'autre part, le W3C a toute latitude d'outrepasser toute objection et de poursuivre son avancée, Adobe n'a donc aucun moyen de bloquer le HTML5 si tant est que là était son objectif.
Il semblerait que l'enjeu de cette tempête dans un verre d'eau soit surtout une question de jeux de pouvoir : parmi les éléments qui posent problème, on trouve notamment les RDFa, qui permettent d'ajouter des métadonnées au sein du code HTML. Cette fonction est le pendant du W3C aux Microdata mises au point par le WHAT-WG, le groupement d'éditeurs de navigateurs qui avait jeté les bases de ce qui allait devenir le HTML5 avant que le W3C ne récupère ses travaux. Récemment les membres du W3C ont voté pour séparer les Microdata des spécifications de HTML5. Or il se trouve que Ian Hickson peut s'enorgueillir de quelque paternité sur les Microdata… La polémique pourrait donc être issue d'un ressentiment personnel.
On peut cependant s'interroger sur la légitimité de listes de discussion privées au sein d'un organisme qui se voue à décider du bien public par le biais d'un standard ouvert et libre. Mais étant donné que certains membres du W3C sont des entreprises il peut s'avérer nécessaire de leur garantir une certaine confidentialité, sur des sujets technologiques parfois sensibles, pour bénéficier de leur collaboration. Une chose est sûre, le secret aura été le combustible qui aura permis à ce feu de paille de prendre, et Adobe aura sans doute quelque difficulté à corriger le tort qu'elle a subi.