« Quelles sociétés craignez-vous le plus ? — Aujourd'hui, je dirais Apple » : ainsi répond Tim Wu au cours d'une interview donnée au New York Times à l'occasion de la sortie prochaine de son dernier ouvrage, The Master Switch. Juriste de formation et professeur à l'Université de Columbia, Tim Wu est à l'origine du terme « neutralité du net ». Selon lui, à l'heure des grands affrontements entre Google, Facebook et Apple, c'est cette dernière qui représente le plus grand danger pour la neutralité du réseau.
« Steve Jobs a le charisme, la vision et l'instinct de tous les grands rois de l'information. [Mais] l'homme qui a créé l'ordinateur personnel il y a 40 ans est certainement le mieux placé pour favoriser son éradication. Sa vision est indéniablement séduisante, mais il veut trop de contrôle », explique Wu, comparant Jobs ou les autres grands acteurs du monde de l'informatique, notamment Mark Zuckerberg, aux grands chefs de guerre qui ont fait les meilleurs livres d'histoire-bataille. « Le célèbre économiste Joseph Schumpeter a écrit sur une catégorie d'hommes à part qui ne sont pas motivés par l'argent ou le confort matériel, mais par leur volonté de fonder un royaume privé » : les géants de l'information et donc de l'Internet auraient « un pouvoir que ne peuvent obtenir ceux qui vendent du jus d'orange ou des bottes en caoutchouc, un pouvoir sur les esprits ».
En filant la métaphore, il fait de Steve Jobs un prince conquérant qui, le succès et l'âge aidant, est devenu un tyran accroché à son trône, comme d'autres : « il y a des similitudes entre [le capitalisme et les grandes nations]. Celui qui commence en grand réformateur finit souvent sa carrière en devenant de plus en plus paranoïaque, voire cruel. C'est un cycle, et les problèmes arrivent lorsque le leader sent que son pouvoir est menacé, comme en politique. »
Il pense que le fait est général, et n'est pas attaché à la seule personne de Steve Jobs. Mais ce n'est pour autant qu'Apple en elle-même n'est pas un danger, selon lui : « la marque de Steve Jobs est fermement imprimée [sur Apple], et lui survivra ». Wu pense donc que la firme de Cupertino est un des plus grands dangers pour la neutralité du net, d'autant plus qu'elle est prise comme exemple par certains. Pourtant d'autres, en utilisant le même argument du contrôle excessif de Jobs, pensent au contraire qu'Apple est le meilleur rempart contre la discrimination d'accès au réseau (lire : Apple au secours de la neutralité du net ?).
« Steve Jobs a le charisme, la vision et l'instinct de tous les grands rois de l'information. [Mais] l'homme qui a créé l'ordinateur personnel il y a 40 ans est certainement le mieux placé pour favoriser son éradication. Sa vision est indéniablement séduisante, mais il veut trop de contrôle », explique Wu, comparant Jobs ou les autres grands acteurs du monde de l'informatique, notamment Mark Zuckerberg, aux grands chefs de guerre qui ont fait les meilleurs livres d'histoire-bataille. « Le célèbre économiste Joseph Schumpeter a écrit sur une catégorie d'hommes à part qui ne sont pas motivés par l'argent ou le confort matériel, mais par leur volonté de fonder un royaume privé » : les géants de l'information et donc de l'Internet auraient « un pouvoir que ne peuvent obtenir ceux qui vendent du jus d'orange ou des bottes en caoutchouc, un pouvoir sur les esprits ».
En filant la métaphore, il fait de Steve Jobs un prince conquérant qui, le succès et l'âge aidant, est devenu un tyran accroché à son trône, comme d'autres : « il y a des similitudes entre [le capitalisme et les grandes nations]. Celui qui commence en grand réformateur finit souvent sa carrière en devenant de plus en plus paranoïaque, voire cruel. C'est un cycle, et les problèmes arrivent lorsque le leader sent que son pouvoir est menacé, comme en politique. »
Il pense que le fait est général, et n'est pas attaché à la seule personne de Steve Jobs. Mais ce n'est pour autant qu'Apple en elle-même n'est pas un danger, selon lui : « la marque de Steve Jobs est fermement imprimée [sur Apple], et lui survivra ». Wu pense donc que la firme de Cupertino est un des plus grands dangers pour la neutralité du net, d'autant plus qu'elle est prise comme exemple par certains. Pourtant d'autres, en utilisant le même argument du contrôle excessif de Jobs, pensent au contraire qu'Apple est le meilleur rempart contre la discrimination d'accès au réseau (lire : Apple au secours de la neutralité du net ?).