Dans un rapport, Toni Sacconaghi, analyste pour le très sérieux cabinet Sanford C. Bernstein & Co., réactive la rumeur d'une possible entrée d'Apple au Dow Jones. Il remarque que c'est la seule société américaine dont la capitalisation boursière dépasse les 215 milliards de dollars qui n'est pas listée dans cet indice. Il voit de plus dans la décision d'Apple de verser un dividende à ses actionnaires un alignement sur les pratiques des autres sociétés de l'indice.
Ce n'est pas la première fois que cette hypothèse est évoquée : on en parlait déjà en 2008, en 2010, et encore récemment l'an passé. Il y a pourtant plusieurs obstacles techniques s'opposant à ce scénario, du fait de la structure même du Dow Jones (lire : Pourquoi Apple n'est-elle pas au Dow Jones ?). Parce que cet indice favorise les sociétés proposant un très grand volume d'actions à bas prix, Apple serait obligée de procéder à un split de ces actions avant même d'envisager d’y entrer.
Sacconaghi, généralement bien informé en la matière, indique que la firme de Cupertino réfléchirait justement à une telle manœuvre, qui consiste à diviser le cours de l'action par autant de fois que le nombre d'actions est multiplié. Apple a procédé à trois splits dans son histoire : le 16 juin 1987, le 21 juin 2000 et le 29 février 2005, à chaque fois à 2 pour 1. Afin de ne pas trop peser dans le Dow, Apple devrait procéder cette fois à un split plus agressif : l'action AAPL est déjà trop performante pour ne pas entraîner des déséquilibres du NASDAQ-100, elle provoquerait sans cela de véritables secousses du Dow Jones à chaque mouvement.
Les déclarations du Dow, qui qualifient le rapport de Sacconaghi de « pure spéculation », ne parviennent pas à tout à fait dissiper l'hypothèse d'un split futur. Tim Cook a en quelque sorte normalisé Apple en annonçant un programme de rachat d'action et le versement d'un dividende, deux mesures attendues par la communauté financière, et l'entrée de la firme de Cupertino au Dow serait justement parfaitement « normale » au vu de sa stature. Sanford C. Bernstein & Co. n'a de plus pas l'habitude de faire dans la rumeur, bien au contraire : c'est sans doute le cabinet d'analyse financière le plus réputé au monde.