Microsoft a présenté au W3C CU-RTC-Web, sa proposition pour WebRTC, un système de communication en temps réel (audio / vidéo) sans plug-in. Une version différente de celle de Google qui ouvre la voie à une version web de Skype.
Matthew Kaufman, qui a dirigé les travaux autour de cette proposition, explique à GigaOM que Microsoft a pris son temps pour éviter tout problème majeur. Mozilla et Opera avaient par exemple été obligés de désactiver WebSockets de leurs navigateurs après la découverte d'une faille de sécurité dans ce protocole de communication entre serveur et client. Une politique à l'opposée de celle de Google, qui a déjà inclus des briques de WebRTC dans la version publique de Chrome.
La proposition de Microsoft a comme particularité de ne pas être liée à un codec, ce qui n'est en soit pas une surprise. La firme de Redmond avait en effet indiqué ne vouloir prendre en charge aucun codec vidéo open-source dans Windows 8 tant qu'un standard clair ne se dégageait pas face au codec propriétaire H.264 (qu'elle soutient, comme Apple d'ailleurs). Les propositions de Google et de Mozilla utilisent le codec libre VP8. L'approche de Microsoft a l'avantage de la flexibilité : elle permet au développeur de choisir son codec en fonction de son cahier des charges.
Quoi qu'il en soit, la proposition de Microsoft est un signe en faveur d'une version web de Skype. Matthew Kaufman est connu comme un spécialiste du streaming vidéo HTTP certes, mais aussi comme un ancien de Skype (et un des co-inventeurs du hoax du monoxyde de dihydrogène). L'utilisation de WebRTC permettrait à Skype de fonctionner sans plug-in ni client « lourd », simplement dans le navigateur.