Co-fondateur d'Atari, Nolan Bushnell a raconté une poignée d'anecdotes sur l'époque où Steve Jobs et Wozniak travaillaient pour son entreprise. Des propos tenus il y a quelques jours lors d'une conférence au Brésil. Il prépare également un ouvrage baptisé “Finding The Next Steve Jobs".
« Quelles sont les qualités qui ont permis à Jobs de réussir ? Il était créatif, mais le plus important est que c'était un gros, gros, gros bosseur. Combien de mes employés je trouvais allongés sous leur bureau à dormir lorsque j'arrivais tôt le lundi matin ? Pas beaucoup… Est-ce qu'il sentait un peu mauvais ? Oui, parce qu'on n'avait pas de douches et quand vous ne rentrez pas chez vous pendant 2 ou 3 jours vous pouvez commencer à empester… »
« Wozniak n'a jamais officiellement été employé d'Atari, mais il était copain avec Jobs, qui lui l'était. C'était génial, j'avais deux employés pour le prix d'un seul. »
« Ils ont fait leur premier ordinateur à partir de pièces d'un Atari que je leur avais donné. C'est pour cela que l'Apple II était basé sur le 6502 (le même processeur que la console Atari 2600,ndr). Le transformateur installé à l'arrière de chaque Apple II avait été conçu et fabriqué par Atari. »
Time Warner a acheté Atari en 1976, un groupe dont Bushnell dit qu'il avait la mentalité des maisons de disques, avec plus d'avocats que de créatifs.
« On avait avec l'Atari un ordinateur sensiblement meilleur que l'Apple II. On avait des sprites, des composants intégrés, pleins de choses.
L'Apple II était essentiellement un assemblage de pièces d'Atari autour d'un très bon design. Mais le nôtre était meilleur. Pourquoi Apple a-t'elle réussi et Atari échoué ? Steve a embauché des évangélistes pour le logiciel, alors qu'Atari avec la mentalité de Warner disait aux gens autour : si vous écrivez des programmes pour l'Atari nous vous ferons un procès. Durant les 3 premières années de l'Atari, il n'y a pas eu de développement de logiciels de tierces parties. »
Il raconte ensuite qu'il avait demandé à Jobs et Wozniak de réaliser le jeu casse-briques Breakout pour une borne d'arcade. Ils firent tellement bien leur boulot que ce jeu a contribué à créer le marché du jeu domestique au Japon, affirme Bushnell, lorsque Nintendo a créé une copie de ce titre. Jobs, plus tard, obtint de son ancien patron qu'il puisse avoir le fameux Breakout sur ses Apple II.
Enfin, petit crochet par la France où Nolan Bushnell avait une maison. Il se souvient que c'est au café les Deux Magots de Saint-Germain-des-Près, en 1987, où il trainait souvent avec Jobs, que les deux hommes convinrent qu'il fallait qu'Apple évolue sous la forme d'une multinationale. Le début d'une autre aventure…
NB : Bushnell raconte aussi que la numérotation de l'ATARI 2600 est venue de ce qu'il pensait qu'il n'y aurait pas plus d'une dizaine de jeux pour cette console, voire 26 maximum. Il y en eut finalement plusieurs centaines.