Google Reader a toujours été un projet en sursis et que Google n'a jamais vraiment su ou tenté de monétiser. C'est ce qu'explique l'un de ses créateurs, Chris Wetherell, interviewé chez GigaOM. L'ancien développeur de Google, où il avait initié Reader sur son temps libre, raconte que dès le début du projet en 2005, la direction de Google avait menacé de stopper ces efforts au premier jour de retard.
Par plaisanterie, l'équipe de développement avait très tôt installé un panneau dans ses bureaux, où était inscrit le nombre de jours écoulés depuis l'annulation du projet…
Chris Wetherell estime que le marché pour Reader est resté à un stade expérimental et que son modèle économique n'a jamais vraiment reçu l'attention nécessaire malgré un potentiel assez important.
« Nous disposions de tellement de données sur les affinités des lecteurs avec certains contenus que nous avons toujours pensé qu'il y avait matière à une monétisation » explique-t-il. Plusieurs suggestions pour gagner de l'argent avec Reader furent offertes, notamment par Dick Costolo qui avait revendu Feedburner (un outil donnant des statistiques de lecture des flux aux webmestres) à Google (il dirige aujourd'hui Twitter). Mais elles sont tombées dans l'oreille d'un sourd. Google Reader permettait pourtant de tirer nombre d'enseignements des centres d'intérêt de ses utilisateurs.
Chris Wetherell se souvient néanmoins d'un aspect positif autour de Reader et plus particulièrement du RSS. Plusieurs sociétés, concurrentes ou sur des domaines différents, s'étaient mises d'accord pour soutenir le RSS et donner un outil pratique à leurs utilisateurs.
Une telle convergence est difficilement envisageable aujourd'hui alors que chaque entité élève des barrières autour de la plateforme qu'elle construit. Facebook est un immense univers, mais replié sur lui-même, Google+ ne fait pas mieux, Twitter et Instagram sont en froid (lire Twitter n'affiche plus les photos d'Instagram et préparerait ses filtres) « Il n'y a pas de langage commun pour le partage » regrette Wetherell.
Une situation dans laquelle le développeur d'Instapaper, Marco Arment, préfère voir l'occasion de relancer l'innovation dans le domaine du RSS ou de son successeur. Pour lui, Google Reader a tué l'innovation dans les lecteurs pour PC, puisque chacun se contentait de se brancher sur le service de Google. Ce n'est qu'avec iOS que les choses ont un peu redémarré. Avec l'annonce de Google, écrit Arment « Ce sera peut-être galère dans l'intervalle, avant que de bonnes alternatives n'émergent, ne deviennent matures et soient largement prises en charge. Mais sur le long terme, faites-moi confiance, c'est une excellente nouvelle ».
D'aucuns espèrent que Google fera don à la communauté open source des outils utilisés pour faire fonctionner Reader. Rien n'est moins sûr estime GigaOM. Le moteur utilisé pour tenir à jour les flux et en recommander s'appuie sur les systèmes de recherche de Google. Cela demande aussi des compétences humaines pointues et donc onéreuses, sans oublier l'infrastructure matérielle qui doit être performante et capable de gérer une énorme masse de données… Un défi de taille pour trouver un remplaçant à un Reader que même un acteur comme Google n'aura pas su rentabiliser.
Sur le même sujet :
- Les alternatives à Google Reader
- RSS : Google Reader disparaîtra le 1er juillet
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Chris Wetherell se souvient néanmoins d'un aspect positif autour de Reader et plus particulièrement du RSS. Plusieurs sociétés, concurrentes ou sur des domaines différents, s'étaient mises d'accord pour soutenir le RSS et donner un outil pratique à leurs utilisateurs.
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