Le premier confinement de 2020 a été une expérience voire une épreuve pour tout le monde et les entreprises n'y ont pas échappé. Pour certaines il a fallu gérer des situations inédites : un télétravail imposé dans des délais très brefs, un équipement de bureau peu adapté à la mobilité, des données confidentielles qui soudainement se retrouvaient au domicile des salariés confinés…
Face à ces problématiques, plusieurs consultants spécialistes des plateformes d'Apple ont été en première ligne pour accompagner leurs clients de petites ou (très) grandes entreprises. Entre avril et juin 2020. Le caractère inédit de la situation a conduit onze d'entre eux à se constituer en un Groupement d’Intérêt Économique de Consultants Apple, le GIECA.
Lorsque le premier confinement a été décrété, il s'agissait pour ces consultants dispersés à travers la France — et travaillant seuls voire entourés de très peu de collaborateurs — de s'épauler, d'échanger des idées et des solutions. Chacun a ses spécialités et a pu les mettre au pot commun pour partager son expérience.
Ce 13 septembre, une partie de ce groupe s'est retrouvée à Lyon pour la deuxième assemblée du GIECA. Ce fut l'occasion d'une discussion à bâtons rompus sur leur vécu pendant cette période de pandémie et, plus largement, sur la place actuelle d'Apple et de ses produits dans l'entreprise.
Comment avez-vous géré avec vos clients cette période du Covid et des confinements ?
Bertrand Pourcel (dirigeant de Maxerviciz) : Je n'ai pas eu de clients qui ont connu des arrêts de production significatifs. La mise en place du télétravail n'a pas posé de problème particulier, soit parce que c'était déjà en place, soit parce qu'elle avait été préparée et il n'y a eu qu'à activer quelques « interrupteurs ».
Certaines sociétés ou de grands groupes ont intégré depuis quelques années le risque d'une pandémie ou l'impératif de pouvoir envoyer rapidement des salariés en télétravail. Des procédures sont prévues, les ordinateurs de bureau ont été remplacés par des portables… Est-ce que c'est une approche que vous préconisez aussi à vos clients ?
Yoann Gini (Abelionni) : Depuis quelque temps dans les PME il y a une grande mouvance vers des solutions comme Microsoft 365, Google Workspace, sans oublier Apple qui nous pousse vers une politique de la mobilité avant tout. Ça a été l'un des premiers constructeurs à faire du « mobile first » et à demander à tous ses partenaires d'avoir cette approche. Ça fait partie de leur leitmotiv. Le cas de la grippe H1N1 en 2009 a permis de voir que personne n'était prêt et qu'il fallait absolument travailler sur la mobilité.
Il y a une grosse composante de clients Apple, et Apple elle-même, qui encourage à aller dans cette direction, qui considère que le bureau est juste un emplacement parmi d'autres pour la mobilité. Pour ceux-là, autant intégrer dès le départ ce principe de mobilité, même si ça ne leur servira pas. De toute façon ça ne coûtera pas plus cher.
Guillaume Gète (Gete.net Consulting) : J'ai parmi mes clients un grand groupe avec 100 000 personnes où il y avait déjà largement cette culture, ils ont par exemple des flexispaces où il n'y a pas de bureau attribué.
Lorsque le télétravail a été imposé, il a surtout fallu adapter rapidement les capacités de connexion pour un volume beaucoup plus important de salariés à distance. On ne passe pas comme ça de 20 000 collaborateurs à distance à 90 000. On a vu avec Teams et d'autres qu'il y a eu une charge très forte au début puis ça s'est régulé.
Mais en France on a cette spécificité des grèves d'ampleur. Certains de nos clients étaient prêts au moment du Covid parce qu'il y avait eu la crise des gilets jaunes quelques mois auparavant. Ils s'étaient dits à cette occasion qu'ils devaient être en mesure de pouvoir travailler à distance.