Il n'y a pas qu'Apple ou Microsoft à devoir faire du covoiturage pour s'élancer sur la route des IA génératives. Amazon, qui a défriché le premier le terrain des assistants intelligents vocaux, veut donner un second souffle à Alexa et il a eu besoin d'un coup de main aussi.
Pas plus que ses concurrents Siri ou Google Assistant, Alexa n'a vu débouler le train des IA mises au point par OpenAI et consorts. C'est avec Anthropic, une start-up fondée par des anciens d'OpenAI, qu'Amazon espère revenir dans le jeu et, accessoirement, gagner de l'argent avec Alexa.
Reuters affirme que la nouvelle version de l'assistant — surnommée « Remarkable Alexa » en interne — sera principalement basée sur la science de Claude, du nom du modèle qu'Anthropic a développé face à ChatGPT en essayant de le rendre plus prudent dans le traitement des requêtes (lire aussi IA : Claude parle français pour mieux concurrencer ChatGPT).
Amazon a essayé d'avancer seul avec sa propre IA — sa politique en matière d'utilisation de technologies cruciales pour ses produits n'a rien à envier à celle d'Apple. Mais les résultats n'étaient absolument pas au niveau souhaité, expliquent les sources de Reuters. Des mots passaient à l'as ou les questions pouvaient être suivies de longues secondes de réflexion avant qu'une réponse n'arrive.
Amazon n'a pas fait dans la demi-mesure avec Anthropic puisqu'entre septembre 2023 et mars dernier, il y a investi 4 milliards de dollars (Google y est allé aussi de son chèque de 2 milliards). Interrogé par Reuters, sur la manière dont fonctionnera la prochaine Alexa, Amazon n'a pas contesté qu'il allait utiliser des sources tierces, mais que tout commencerait avec son propre modèle Titan et d'autres encore en gestation.
Apple prévoirait d’investir dans OpenAI
Une différence dans l'accès à cette intelligence pour les utilisateurs pourrait porter sur le prix. Amazon aurait prévu de continuer à proposer gratuitement les services de l'Alexa de base, mais de facturer ceux de la version remaniée. En juin, Reuters avait eu vent de réflexions sur des prix de 5 ou même 10 $ par mois, en supplément à l'abonnement Prime.
Pour faire passer la pilule, cette nouvelle Alexa serait évidemment bien plus compétente que l'actuelle. Capable de tenir une conversation, de donner plus de renseignements pour le shopping ou de prendre des initiatives sur des actions de domotique. Vendre l'accès à ces possibilités — pour peu qu'elles tiennent leurs promesses — serait un moyen pour Amazon de gagner enfin de l'argent avec son assistant. La vente des enceintes n'y suffit pas et il est rapidement apparu que les gens n'utilisent pas franchement Alexa pour passer des commandes sur Amazon. On préfère comparer les offres et les prix sur un écran plutôt que de commander à l'aveugle.
Amazon a dit avoir un écosystème de 500 millions d'appareils compatibles Alexa. Mais combien sont réellement en service et utilisés régulièrement ? L'américain ne le dit pas. Une analyse de Bank of America s'avançait sur un chiffre de 100 millions d'enceintes activement employées pour Alexa. 10 % de ces utilisateurs seraient prêts à payer pour la nouvelle assistante. Sur le papier cela peut faire une somme rondelette, mais ce n'est qu'une projection.
Amazon prévoirait de lancer sa nouvelle IA en octobre, précédée peut-être d'une démonstration en septembre.