Ça pour un fiasco, c’est un fiasco. L’année dernière, Unity décidait du jour au lendemain d’imposer une nouvelle redevance aux développeurs utilisant son moteur 3D. Celle-ci se basait sur le nombre de fois où leur jeu était installé et se voulait rétroactive : les clients d’Unity passaient d’un tarif fixe à un prélèvement mensuel variable pouvant amener des frais plus élevés. La taxe reposant sur le nombre de téléchargements, elle pouvait se révéler désastreuse pour un jeu gratuit devenant viral. Un an après sa mise en place, Unity jette l’éponge et a annoncé revenir à un système d’abonnement plus standard.
Il faut dire que l’annonce de ce nouveau modèle tarifaire avait suscité une impressionnante levée de fourches. Certains studios connus ont publiquement déclaré envisager de changer de moteur, tandis que d’autres ont promis ne plus utiliser Unity pour leurs futurs projets. Certains développeurs mobiles ont boycotté le moteur en désactivant la monétisation des publicités dans leurs jeux, gelant ainsi les revenus publicitaires versés à l'entreprise. Le CEO de la boîte a quitté son poste un mois après la mise en place de cette taxe.
Unity se cherche un nouveau patron après le fiasco de la rentrée
Depuis ce faux départ, Unity a bien tenté d’arrondir les angles en revoyant le seuil à partir duquel la redevance par téléchargement s'applique ou en proposant une alternative avec un taux fixe de 2,5 %, mais cela n’a pas suffi à calmer la gronde. Unity est utilisé sur de multiples plateformes (dont iOS/macOS) et se trouve derrière certains free-to-play célèbres comme Pokémon Go.
Unity explique qu’après « une consultation approfondie avec notre communauté, nos clients et nos partenaires », décision a été prise d’annuler cette taxe. L’entreprise va revenir à son modèle d’abonnement classique, faisant tout de même augmenter certains tarifs à partir du premier janvier 2025. L’annonce est à effet immédiat et concerne également Unity 6, la nouvelle version du moteur.
Cette affaire aura fait beaucoup de mal à la réputation d'Unity. L’entreprise a perdu la confiance de nombreux clients, qui ont commencé à s’intéresser à ce que propose la concurrence. Des alternatives comme Godot ou GameMaker ont été mises en lumière pendant plusieurs semaines, captant un public de développeurs cherchant à se lancer.