Nombreux sont les utilisateurs à se plaindre de Google Search depuis quelque temps : résultats de moins en moins précis, publicités en hausse, mise en avant d'articles générés par l’IA… Dans un article très fouillé et ayant fait grand bruit au mois d'avril, le journaliste Ed Zitron a attribué ce déclin à Prabhakar Raghavan, vice-président en charge de la recherche et des pubs arrivé aux commandes du moteur de recherche en 2020. Celui-ci va bientôt quitter son rôle pour endosser celui de technicien en chef.
Prabhakar Raghavan est connu pour avoir été le chef de la recherche chez Yahoo entre 2005 et 2012, une période pendant laquelle l’entreprise a plongé et lâché le domaine de la recherche (son service se base désormais sur Bing). Arrivés ensuite chez Alphabet, des mails internes ont montré que Raghavan avait été mis en poste peu après le déclenchement d’une alerte interne suite à un coup de mou des revenus de Google Search. La division a alors effectué quelques changements ayant revu la qualité des résultats à la baisse et mettant en avant un maximum de pubs.
« Prabhakar a décidé qu'il était temps de faire un grand pas dans sa propre carrière », a écrit le CEO de Google Sundar Pichai dans un mémo interne. « Après 12 ans passés à la tête d'équipes au sein de Google, il va revenir à ses racines informatiques et occuper le poste de technicien en chef de Google. À ce titre, il travaillera en étroite collaboration avec moi et les dirigeants de Google afin de fournir une orientation et un leadership techniques et de développer notre culture de l'excellence technologique. » Raghavan va être remplacé par Nick Fox, passé par McKinsey avant de rejoindre Google en 2003. Il a travaillé au lancement du RCS et de l’opérateur Google Fi.
L’annonce a lieu alors que la pression monte sur Alphabet : les tchatbots d’IA comme ChatGPT ou Copilot lui font concurrence tandis que la menace d’un démantèlement plane sur l’entreprise. Son activité de publicitaire n’est pas en grande forme, une étude estimant que sa part de marché devrait passer sous la barre des 50 % aux États-Unis l'année prochaine, une première depuis plus de dix ans.