Un an et demi après la sortie du Dock Express Thunderbolt, Belkin réitère sur le marché des stations d’accueil Thunderbolt avec un nouveau modèle. Similaire dans l’esprit, cette version évolue sur plusieurs points, avec notamment le passage au Thunderbolt 2, norme deux fois plus rapide. Cette évolution a été aussi l’occasion, pour Belkin, de revoir légèrement son produit et de modifier une partie des connectiques.
Alors que l’on peut trouver le premier modèle pour 160 € aujourd'hui, cette nouvelle version mérite-t-elle de dépenser 250 € ? Que vaut cette génération avec Thunderbolt 2 par rapport au produit que nous avions testé en 2013 ? Quelques éléments de réponse dans notre test !
Un design qui a évolué en douceur
Belkin n’est pas reparti d’une feuille blanche pour créer cette nouvelle station d’accueil. De fait, la forme générale et la conception en aluminium n’ont pas changé : on retrouve ce design arrondi, le plastique noir sur les côtés et à l’arrière et la même sobriété d’ensemble. Comme son prédécesseur, le Thunderbolt 2 Express Dock HD ne dépareille pas sur un bureau à côté d’un Mac : sur ce point, c’est réussi.
Même si cela ne se voit pas sur les images, cette nouvelle génération est sensiblement plus petite que la précédente. Le premier Express Dock mesurait ainsi près de 24 cm de long sur 11 cm de large et il nécessitait de faire un peu de place sur le bureau. Ce nouveau modèle est nettement plus petit : moins de 20 cm de long et moins de 9 cm de large. Cela n’a l’air de rien, mais la différence est nette et ce modèle est beaucoup plus facile à loger à côté de son ordinateur, un point positif.
L’autre changement, c’est que le constructeur a revu la face avant pour ajouter deux sorties. La première génération optait pour un design plus épuré où tous les composants étaient rangés à l’arrière de la station d’accueil, avec uniquement un passage ménagé sous l’appareil pour le câble Thunderbolt. Une idée astucieuse sur le papier — on pouvait ainsi, selon les configurations, laisser tous les câbles à l’arrière ou passer celui qui sert à connecter à l’avant —, mais sans doute pas si utile à l’usage.
Sur le plan ergonomique, on apprécie en revanche l’ajout de deux connecteurs de plus à l’avant : on trouve sur cette génération un port USB 3 et une prise mini-jack qui peut autant servir de sortie casque que d’entrée microphone. Belkin était le seul constructeur de stations d’accueil Thunderbolt à ne rien proposer en façade et on apprécie cet ajout qui simplifie indéniablement l’utilisation du produit. Au passage, on note aussi l’ajout d’une LED qui permet de savoir si le dock est bien allumé et fonctionnel.
Pour finir ce tour du propriétaire et avant d’aborder les changements en matière de connectique, signalons un autre changement bienvenu avec cette génération. Belkin a eu l’heureuse idée d’accompagner sa station d’accueil du câble Thunderbolt indispensable à son bon fonctionnement. À 250 €, c’est bien le minimum, mais ce n’était pas le cas sur la génération précédente et on peut saluer l’effort du constructeur.
S’il y a bien quelque chose qui n’a pas changé, c’est bien la taille de l’adaptateur secteur. Il faut beaucoup de puissance pour alimenter non seulement la station d’accueil, mais aussi tous les périphériques connectés à l’appareil. Quand on sait que le Thunderbolt 2 Express Dock HD peut alimenter au moins quatre disques durs en même temps ou encore charger plusieurs iPad en parallèle, on comprend qu’il faut un peu de puissance. Mais il faut penser au gros bloc d’alimentation et ménager un peu de place sous le bureau.
Connectique : le FireWire 800 mis à la retraite
Belkin intègre toujours neuf connecteurs, mais le constructeur a modifié l’un d’entre eux. Commençons par ce qui n’a pas changé d’une génération à l’autre : on trouve toujours deux ports Thunderbolt, un Ethernet gigabit, trois ports USB 3 et deux prises mini-jack pour le son.
Un des deux ports Thunderbolt est nécessairement utilisé pour relier le Thunderbolt 2 Express Dock HD à son Mac, mais l’autre est là pour intégrer l’appareil dans une chaîne. Il peut servir à brancher un écran externe — comme celui d’Apple, qui fait à son tour office de dock Thunderbolt, d’ailleurs —, un disque dur externe, ou même une autre station d’accueil, si on le souhaite. En cascade, on peut ainsi brancher quatre appareils Thunderbolt supplémentaires à son Mac, avec uniquement un câble à la base.
Les trois ports USB sont toujours en USB 3.0 comme sur le premier modèle, mais Belkin a progressé sur deux points. D’une part, grâce au Thunderbolt 2, l’USB 3 n’est plus bridé et on peut utiliser cette norme et les 5 Gbit/s de transfert annoncés. Sur la station d’accueil précédente, il fallait en rester à 2,5 Gbit/s et ce n’était pas son seul défaut : les ports USB n’étaient également pas suffisamment alimentés pour charger une tablette. Cette nouvelle génération corrige le problème en fournissant, via l’USB, les 2A nécessaires aux iPad.
Le constructeur a retiré le FireWire 800, ancêtre du Thunderbolt qui était encore très courant dans l’univers Apple il y a quelques années. Cette interface a perdu de son importance toutefois et les disques durs qui l’exploitent sont devenus assez rares. Si vous comptez sur cette norme, il faudra encore ajouter 30 € au prix de la station d’accueil et acheter l’adaptateur Thunderbolt vers FireWire d’Apple. Les caractéristiques techniques du FireWire sont préservées en utilisant cet accessoire supplémentaire.
En contrepartie, Belkin a intégré un port HDMI qui est, en outre, compatible 4K. Si vous avez un écran compatible, ou si vous voulez relier votre Mac à une télévision UHD, c’est désormais possible. Pour atteindre cette définition, il faut d’abord un Mac compatible, c’est-à-dire le nouveau Mac Pro ou les derniers MacBook Pro Retina. Par ailleurs, le Thunderbolt 2 Express Dock HD n’est compatible qu’avec un seul moniteur 4K à la fois : si vous branchez une télévision sur le port HDMI, l’autre sortie vidéo en Thunderbolt sera limitée à une définition standard.
Point important, en utilisant la prise HDMI, on bloque la capacité vidéo du port Thunderbolt, sauf pour les écrans qui utilisent la norme Thunderbolt. En d’autres termes, si vous utilisez le HDMI, vous ne pouvez plus utiliser le Thunderbolt en guise de Mini DisplayPort, ni avec un adaptateur comme l’adaptateur Mini DisplayPort vers DVI d’Apple. En revanche, vous pourrez toujours utiliser le port HDMI et brancher un deuxième écran, à condition que ce dernier soit Thunderbolt : outre celui d’Apple, d’autres moniteurs sont compatibles avec cette norme, comme le 34UM95 de LG (34 pouces et 21/9).
À l’usage : performances en hausse et 4K
Pour choisir entre l’ancienne génération, disponible rappelons-le pour 160 € environ, et la nouvelle station d’accueil de Belkin, il faut poser la question des usages. Par rapport au modèle sorti en 2013, c’est bien le Thunderbolt 2 capable d’atteindre une vitesse de transfert de 20 Gbit/s qui constitue la vraie différence. Si vous avez l’un des rares Mac de dernière génération à intégrer cette norme (MacBook Pro Retina, Mac mini, Mac Pro et iMac Retina), la question se pose d’autant plus que vous pourrez exploiter totalement le produit, mais cela ne veut pas dire pour autant que vous devriez ignorer ce produit si ce n’est pas votre cas.
Le Thunderbolt 2 est deux fois plus rapide et avoir une station d’accueil compatible est indispensable si vous avez aussi un volume de stockage dans cette norme. Il va sans dire que seul un RAID ou au moins un SSD exploiteront vraiment la vitesse disponible. Précisons toutefois que les deux protocoles sont parfaitement compatibles : vous pouvez non seulement connecter le Thunderbolt 2 Express Dock HD à un Mac doté seulement d’un Thunderbolt 1, mais vous pouvez aussi relier un disque dur Thunderbolt 1 à la station d’accueil.
Les performances réelles dépendent naturellement de l’appareil connecté en Thunderbolt, mais dans le meilleur des cas, on peut effectivement s’approcher de la vitesse théorique de 20 Gbit/s. Sur ce point, Belkin fait aussi bien qu’avec le modèle de 2013 et on aura des performances identiques qu’en se connectant directement au Mac. Par ailleurs, les appareils USB 3 les plus exigeants peuvent aussi profiter du doublement de la vitesse théorique, mais le plus intéressant peut-être, c’est la capacité de la station d’accueil sur le plan électrique.
Comme on le disait précédemment, les trois ports USB sont capables de fournir suffisamment d’énergie pour charger un iPad. À l’usage, nous avons eu des résultats contrastés toutefois : un iPad Air 2 se recharge sans broncher, en revanche les deux iPad anciens testés (iPad 2 et iPad 3) ne se chargeaient pas une fois connectés au produit de Belkin. S’agit-il d’un problème lié au constructeur ou un bridage d’Apple ? À défaut de pouvoir répondre à cette question, nous avons vérifié que les trois ports USB livraient bien le courant annoncé et c’était bien le cas. Si problème il y a, il est ainsi probablement plutôt à chercher du côté de la tablette.
Sur le plan pratique, la présence du port USB 3 et d’une entrée et sortie casque à l’avant est un plus indéniable. Pour connecter rapidement une clé USB ou un disque dur, ou pour connecter un casque, c’est vraiment l’idéal et on apprécie que Belkin soit rentré dans le rang sur ce point.
En revanche, on regrette un peu la disparition de l’entrée microphone dédiée : à l’arrière, c’est une deuxième sortie casque et c’est le mini-jack à l’avant qui fait office, soit d’entrée, soit de sortie audio. C’est le même principe que sur les Mac et c’est un peu dommage : on aurait préféré deux prises bien séparées. Pour le reste, la station d’accueil intègre toujours une carte son à sélectionner sur son Mac : le fonctionnement, de ce côté, n’a pas changé d’une génération à l’autre.
L’autre grosse nouveauté, c’est bien sûr la compatibilité 4k, en HDMI ou en Thunderbolt. Nous n’avions pas d’écran 4K sous la main pour vérifier que tout fonctionne parfaitement, mais il n’y a pas de raison que ce ne soit pas le cas. Naturellement, la station d’accueil de Belkin dépend aussi des limites imposées par OS X et, en particulier si vous voulez relier un écran 4K à votre Mac, il faudra choisir un modèle compatible.
Si vous ne voulez pas prendre de risque, le Sharp PN-K321 est le seul modèle vendu par Apple et il fait partie d’une courte liste d’écrans certifiés pour leur compatibilité avec OS X. Dans le lot, l’ASUS PQ321QE est le moins cher, puisqu’on le trouve à 1000 € environ.
Pour conclure
Depuis leur apparition, les stations d’accueil Thunderbolt ont largement prouvé leur intérêt, surtout avec un Mac portable. Avec un seul câble, vous pouvez relier l’ordinateur à tous ses périphériques, du clavier à l’écran, en passant par un disque dur ou encore un casque. C’est un confort indéniable et le Thunderbolt 2 Express Dock HD est tout aussi agréable à utiliser au quotidien que ses prédécesseurs.
Il fait même mieux, en intégrant deux connecteurs sur la façade avant — c’est tellement plus simple de connecter/déconnecter une clé USB ou un casque ainsi — et en étant nettement plus petit que son prédécesseur. Si vous avez un Mac compatible, le gain apporté par le Thunderbolt 2 est un plus indéniable, tout autant que la compatibilité 4K si vous avez un écran UHD. Enfin, on apprécie la présence du câble Thunderbolt : à ce prix, c’était bien le minimum !
Le prix, c’est probablement encore le sujet qui fâche : à 250 €, le dock de Belkin est le plus cher sur le marché et il ne se distingue peut-être pas assez de ses concurrents pour justifier la différence. Elgato par exemple a aussi mis à jour son dock Thunderbolt avec la nouvelle norme et on le trouve à 230 € avec les mêmes fonctions. Mais si vous n’avez pas de Mac Thunderbolt 2, l’ancienne génération du Thunderbolt Express Dock est toujours en vente, et elle ne coûte que 160 €.
À ce prix-là, malgré ses défauts et limitations, cette station d’accueil reste un excellent choix. Et si vous commandez rapidement, la station de CallDigit est vendue 135 € en précommande et elle en fait même plus que celle de Belkin, avec, outre le Thunderbolt 2 et la 4K, deux connecteurs eSATA (lire : CalDigit sort un dock Thunderbolt 2 à 135 €).