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Test du NAS Buffalo Terastation 3200D

Anthony Nelzin-Santos

vendredi 18 décembre 2015 à 13:00 • 4

Matériel

Buffalo n’est pas la marque la mieux représentée dans le fil d’actualités de MacGeneration. Peut-être parce qu’elle est un peu plus associée aux PC qu’aux Mac ? Toujours est-il qu’elle n’est pas forcément sur notre radar, à de rares exceptions près.

Buffalo est aujourd’hui connue pour ses routeurs et ses appareils de stockage, mais elle était réputée dans les années 1970… pour ses platines vinyle. Elle s’appelait alors Melco, un nom qui désigne aujourd’hui la holding détenant Buffalo, quoiqu’il revienne discrètement dans le marché de l’audio.

Le Buffalo TeraStation 3200D.
Le Buffalo TeraStation 3200D.

Mais c’est un NAS qui nous intéresse aujourd’hui : le Terastation 3200D (TS3200 dans les lignes qui suivent). Ce n’est certes pas un modèle tout battant neuf, mais il n’en demeure pas moins digne d’intérêt. Comme ses concurrents dotés de deux baies, il fait une bonne introduction au monde des serveurs de stockage en réseau.

Sobre et massif, le TS3200D est clairement conçu pour les petites entreprises, plutôt que pour les familles. Avec ses 17 cm de haut et de large pour 23 cm de profondeur, il donne l’impression de posséder quatre baies… jusqu’à ce que l’on ouvre la porte protégeant l’accès aux chariots. Un tournevis est nécessaire à l’extraction des disques, deux Toshiba MD04ACA de 4 To dans notre cas, mais les chariots métalliques inspirent confiance et limitent les vibrations.

Lavant du TS3200D. Le petit écran affiche quelques informations pratiques. La serrure évitera les erreurs de manipulation, mais pas les vols. Deux clefs sont fournies.
L’avant du TS3200D. Le petit écran affiche quelques informations pratiques. La serrure évitera les erreurs de manipulation, mais pas les vols. Deux clefs sont fournies.

Le large ventilateur, qui ronronne en permanence sous l’alimentation intégrée, domine la face arrière. On y trouve aussi deux ports Ethernet 10/100/1000 que l’on peut « agréger », deux ports USB 2.0 permettant la connexion de disques externes, ainsi qu’un port série dédié à la connexion d’une alimentation sans interruption « intelligente ».

Larrière du TS3200D. En bas, de gauche à droite : linterrupteur permettant de choisir entre le démarrage sur le système interne ou sur un disque externe, le port série permettant de relier une alimentation sans interruption, deux ports USB 2, deux ports Ethernet 10/100/1000.
L’arrière du TS3200D. En bas, de gauche à droite : l’interrupteur permettant de choisir entre le démarrage sur le système interne ou sur un disque externe, le port série permettant de relier une alimentation sans interruption, deux ports USB 2, deux ports Ethernet 10/100/1000.

Le tout branché, Buffalo recommande d’installer TeraNavigator pour détecter le NAS sur le réseau. Quitte à ce que le TS3200D possède un écran, composant qui se fait rare sur les serveurs de stockage, autant s’en servir. Quelques pressions sur le bouton Display permettent de trouver l’IP du NAS, et ainsi d’accéder directement à son interface d’administration sans installer d’application inutile.

Linterface dadministration est fruste, mais efficace. Ici, les réglages des partages de fichiers : mieux vaut créer un partage SMB pour le transfert de données, et un partage AFP pour Time Machine, que de laisser les deux tourner sur tous les partages.
L’interface d’administration est fruste, mais efficace. Ici, les réglages des partages de fichiers : mieux vaut créer un partage SMB pour le transfert de données, et un partage AFP pour Time Machine, que de laisser les deux tourner sur tous les partages.

Ladite interface n’est assurément pas aussi agréable que celles de Synology et Qnap, mais elle permet d’expédier les affaires courantes. À défaut d’être jolie, elle est efficace : alors que l’on se perd parfois dans le panneau de configuration de Synology, les réglages du TS3200D sont d’une clarté remarquable. Mais c’est bien leur seul mérite — n’espérez pas gérer vos fichiers dans le navigateur, ou installer des applications.

La gestion des disques. Le TS3200D peut démarrer sur un disque externe, ou servir de cible iSCSI tout en continuant à fonctionner comme un NAS.
La gestion des disques. Le TS3200D peut démarrer sur un disque externe, ou servir de cible iSCSI tout en continuant à fonctionner comme un NAS.

Le NAS de Buffalo est heureusement bien pourvu en fonctions logicielles. Au sortir du carton, les deux disques forment un seul volume RAID 1, d’une capacité de 4 To donc dans notre cas. Dans cette configuration, qui privilégie la redondance des données, les performances sont très quelconques. Mais on peut reconfigurer le NAS en JBOD ou en RAID 0, auquel cas les performances seront plutôt dans la bonne moyenne du marché.

En RAID 1, les performances du TS3200D sont passables, au mieux. En RAID 0, elles sont plutôt dans la bonne moyenne du marché, même si la vitesse d’écriture pourrait être un poil plus haute dans l’absolu. On devrait pouvoir approcher les 200 Mo/s en agrégeant les deux ports Ethernet, une configuration que nous n’avons pas pu tester.
En RAID 1, les performances du TS3200D sont passables, au mieux. En RAID 0, elles sont plutôt dans la bonne moyenne du marché, même si la vitesse d’écriture pourrait être un poil plus haute dans l’absolu. On devrait pouvoir approcher les 200 Mo/s en agrégeant les deux ports Ethernet, une configuration que nous n’avons pas pu tester.

Pour profiter au mieux du TS3200D, mieux vaut couper AFP pour le transfert de données : OS X prend en charge SMB2, plus rapide et plus sûr, depuis OS X Mavericks. Plusieurs personnes pourront alors transférer des gros fichiers en même temps sans que les débits ne chutent trop, signe que le NAS est bien dimensionné. Et on peut bien sûr écouter de la musique non compressée pendant qu’un autre utilisateur regarde un film HD 1080.

Buffalo n’a pas conçu son NAS pour un usage multimédia : s’il propose des serveurs iTunes et DLNA, ainsi qu’un client BitTorrent, il n’est pas possible d’y installer une application comme Plex. Non, c’est bien un NAS pour un usage professionnel : il peut accueillir des caméras de surveillance et des sauvegardes Time Machine sur un partage AFP dédié, et lui-même se sauvegarder sur Amazon S3.

Les deux baies du TS3200D. Il faut un tournevis pour remplacer les disques, mais les chariots métalliques sont solides et vibrent peu.
Les deux baies du TS3200D. Il faut un tournevis pour remplacer les disques, mais les chariots métalliques sont solides et vibrent peu.

Il faut donc le comparer avec des NAS comme le Synology DS215+ ou le Qnap TS–231+, qui comportent comme lui un processeur ARM double-cœur et un giga-octet de mémoire vive. Ces deux modèles ont l’avantage d’être soutenus par des marques plus reconnues : par le jeu des accords de distribution et grâce à de bons volumes de ventes, on peut les trouver à moins de 700 € avec les mêmes disques que notre TS3200D de test, qui se vend quant à lui entre 720 et 750 €.

Le TS3200D n’est pas un mauvais NAS, loin de là — il fera même un très bon serveur de fichiers et de sauvegarde chez un libéral ou dans une TPE. Mais à l’heure du choix, il faudra d’abord se souvenir de l’existence de Buffalo, puis partir à la recherche du prix le plus bas, qui sera toujours légèrement plus élevé que celui de ses concurrents. Mais le TS3200D l’emportera peut-être sur le fil grâce à sa garantie : Buffalo le couvre trois ans plutôt que deux, et promet d’échanger les disques en panne sous 24 heures.

Le grand frère du TS3200D, le TS3400D à quatre baies, est décliné dans une version rack 1U qui pourra trouver place à côté d’un serveur comme point NFS ou cible iSCSI. Chaque gamme TeraStation est ainsi déclinée, jusqu’au TS7120R Enterprise qui chapeaute la gamme et que nous avons pu rapidement évaluer.
Le TS7120R Enterprise.
Le TS7120R Enterprise.

Doté de deux alimentations indépendantes et redondantes, il place 12 baies dans un rack 2U, pour une capacité maximale de 96 To. Faute d’infrastructure dédiée, il nous est difficile de juger précisément des performances offertes par ses disques de classe entreprise, son processeur Intel Xeon E3–1275 quadricœur à 3,4 GHz, et ses 8 Go de RAM.

Reste qu’il est intéressant de constater que sa mise en service n’est pas plus compliquée que celle du TS3200D : il possède la même interface d’administration. La version 36 To que nous avons utilisée est vendue autour de 8 600 €.
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