Première souris de Logitech à se pencher sur le coté pour soulager vos douleurs articulaires et d'avant-bras, la MX Vertical est également onéreuse. Mérite-t-elle les 109 € réclamés ? Probablement que oui.
D'abord une précision importante : la MX Vertical ne s'adresse qu'aux droitiers. Les gauchers en seront une nouvelle fois pour leurs frais.
109 € c'est presque dix fois plus que des modèles similaires, telle cette souris filaire inclinée d'Anker que l'un d'entre nous chez MacG utilise depuis longtemps. Le modèle de Logitech a un bel aspect, avec une bonne finition, il n'y a rien qui inquiète ou laisse supposer qu'on va regretter son achat. En face, notre Anker marche toujours très bien mais son revêtement s'est élimé.
Trois modes de connexion
La MX Vertical est capable de se connecter par un câble USB ou bien par Bluetooth ou bien encore par le petit module Unifying de Logitech qui occupera un port USB sur le Mac. Côté souris, la prise est au format USB-C. Premier bon point.
Deuxième bon point, cette prise étant logée à la proue de la base de la souris, on peut continuer de l'utiliser pendant qu'elle se recharge. La même chose est impossible avec la Magic Mouse 2 qui ne remplit sa batterie que posée sur le dos.
Moins appréciable pour qui a un ancien Mac, la connexion Bluetooth impose un Mac compatible Low Energy 4.0 (et macOS 10.13.6). La bascule chez Apple s'est opérée autour de 2010, avant cela les Mac utilisaient du Bluetooth 2.x. La frontière est assez floue : sur un de nos iMac 27" de la mi-2011 la souris n'est pas visible en Bluetooth alors qu'elle l'est sur un autre iMac 27" qui est aussi estampillé mi-2011.
Sauf qu'entre ces deux modèles, Apple aura utilisé des puces Bluetooth de générations complètement différentes. Si vous avez un Mac de cette période, allez dans l'utilitaire "Information Système" puis sur la ligne "Bluetooth" pour voir son numéro de version. À défaut, vous pouvez recourir aux deux autres modes de connexion.
Inclinez la main
L'originalité de cette souris réside dans son design avec sa surface pourvue des deux principaux boutons et de la molette, qui sont tous inclinés à 57°. Pour schématiser, on tient la souris comme on tiendrait un verre, main posée sur la table. Il n'y a plus l'effet de torsion de l'avant-bras, courant sur les autres souris et générateur de douleurs sur la durée.
Forcément au départ, la prise en main va dérouter. Ensuite on s'y fait… ou pas. Lorsqu'on la tient, le petit doigt frôle la surface de la table alors que le pouce est posé deux ou trois bon centimètres plus haut. En comparaison, la Anker est plus basse de châssis, on la saisit plus instinctivement.
La surface bouton + molette de la Anker est aussi un peu plus arrondie alors que celle de la Logitech est plate. Ce n'est pas un défaut, il n'y en a pas une d'automatiquement plus confortable que l'autre. Pour preuve, mon collègue qui utilise beaucoup cette Anker a émis la possibilité de switcher pour cette Logitech.
En ce qui me concerne j'utilise une Magic Mouse 2 au quotidien. La seule véritable gêne au départ avec la Logitech a été d'avoir ce bloc assez haut sur lequel il m'arrive encore de buter dans mes allers et retours de la main avec le clavier. Sinon la tenue en main est bonne et les boutons tombent correctement sous les doigts.
La forme et la hauteur de cette souris peuvent donner l'impression qu'elle est lourde, mais en réalité pas tant que ça : elle pèse 135 grammes contre 99 grammes pour la Magic Mouse 2.
Pour ce qui est des boutons, il y a les deux gros autour de la molette, qui elle-même est cliquable (pas de clics latéraux avec la molette néanmoins). Juste au-dessus du pouce on a deux minces boutons placés à l'horizontale. Puis sur la tranche supérieure de la souris, un autre bouton de bonne taille, lui aussi destiné au pouce et pour un usage plus occasionnel.
Tous sont amplement programmables au moyen de l'application de contrôle et chaque application peut avoir des réglages qui lui sont spécifiques lorsqu'elle passe au premier plan.
Je me sers du bouton principal droit pour Exposé (afficher toutes les fenêtres) ; de la molette cliquable pour afficher le bureau ; et des boutons latéraux pour aller en avant ou en arrière dans les pages web vues.
Le bouton sur la tranche est prévu par défaut pour basculer la vitesse de déplacement de la souris entre deux vitesses (400 DPI minimum, 4000 DPI maximum). Soit un réglage pour une vitesse normale et un autre pour ralentir considérablement le curseur lorsqu'on doit faire par exemple un travail de retouche graphique.
Deux autres détails : un interrupteur sous la souris permet de la connecter immédiatement à deux autres appareils et un autre bouton l'éteint pour préserver sa batterie intégrée (4 mois d'autonomie dans le meilleur des cas, et 3h d'utilisation après 1 minute de charge).
Une déception : le roulement de la molette est cranté (on l'entend bien et on le sent aussi) au lieu d'être lissé. Cela se traduit par des défilements de pages avec plus d'à-coups que ce que permet une Magic Mouse où les pages défilent dans un mouvement fluide et avec cet effet caractéristique de ralentissement en fin de mouvement.
En conclusion
Conseiller une telle souris est un exercice délicat puisqu'elle impose de revoir la manière dont on utilise ce type de périphérique. Si vous souffrez déjà de douleurs à l'avant-bras, n'attendez pas pour tenter l'expérience (quitte peut-être en essayant un modèle basique d'une dizaine d'euros pour commencer).
Après 2 ou 3 jours on s'y habitue à cette MX. La position de l'avant-bras et cette inclinaison finissent par devenir naturelles. À titre personnel le produit me tente pour remplacer ma Magic Mouse puisqu'il apporte un réel confort sans qu'il soit nécessaire de sortir la grosse artillerie (lire Test du support ergonomique RollerMouse Red Plus pour soigner ses douleurs).
À 109 € ce modèle de Logitech est beaucoup plus cher que d'autres souris inclinées mais le fabricant a bonne réputation, ses souris sont des investissements sur le long terme. C'est comme se résoudre à consacrer enfin une belle somme à un très bon siège, lorsqu'on passe toutes ses journées devant un ordinateur. Elle est amplement paramétrable et le choix entre les trois types de connexion permettra de répondre à plusieurs cas de figure.