Le Computer History Museum de Mountain View en Californie a mis en ligne deux documents historiques remontant aux origines d'Apple. Le premier, offert par Mike Markkula le premier investisseur dans l'entreprise et datant de 1977, est le mémorandum visant à l'ouverture du capital de l'entreprise au marché public. Le second, offert par Dan Kottke, le premier employé d'Apple, date de 1981 et n'est rien de moins que le business-plan du Macintosh, lequel a fêté début 2009 son quart de siècle.
La jeune pousse Apple
Le premier document revêt la forme très calibrée qu'exige le genre, mais présente toutefois des éléments assez amusants, avec le recul de l'Histoire. Il propose une entrée en bourse à hauteur de cent cinquante mille actions, dont le montant restait encore à déterminer. Parmi les mentions obligatoires se trouvent les facteurs de risque pour les investisseurs : on y mentionne notamment la jeunesse de la société dont la pérennité est loin d'être assurée, qui justifie également l'imprécision des prévisions et projections d'ordre financier, mais également la jeunesse de son équipe dirigeante qui manque d'expérience dans le domaine de l'électronique grand public.
Le document établit les bases du marché de la micro-informatique, décrivant les bénéfices de l'ordinateur personnel : élimination du gâchis de papier, de l'énergie et de l'espace de stockage, plaisir personnel, et amélioration de la vie.
Il souligne cependant un écueil : il faut pas moins de deux heures pour convaincre Monsieur Tout-le-Monde des avantages de l'appareil. Le mémorandum offre également une analyse du marché et des concurrents potentiels d'Apple, notamment Commodore, Tandy, Texas Instruments et Atari, mais compte sur la meilleure extensibilité de ses produits et de ses équipes mieux entraînées.
Concernant sa gamme de produits, on peut constater que dès ses origines, Apple se servait de grasses marges bénéficiaires : l'Apple IIa (ainsi était baptisé ce modèle) avait des coûts de production estimés entre 225 et 300 dollars, pour un prix de vente de 995 dollars !
Le second document quant à lui, inscrit le Macintosh dans une gamme de produits dont chacun se voue à une "cible" en particulier : managers, secrétaires, entreprises à domicile… chaque segment disposant d'une offre de logiciels adaptés aux besoins. Apple établit également un planning de sortie pour différents produits, comme un modem à 300 bits par seconde, ou encore Mac Write. "L'avantage d'une ligne de produits c'est que chaque produit n'a pas à couvrir tous les besoins" précise-t-elle. On voit comme les choses ont évolué depuis ce document de travail, qui prévoit la sortie du Mac à la mi-82, pour un prix de 1000 à 1500 dollars, alors que le Mac ne fut disponible qu'en janvier 1984 à 2495 dollars! Le document fait donc figure d'instantané dans le développement du Mac, à placer dans un contexte plus global (voir notamment l'explication de cette inflation sur l'excellent site folkore.org). Le document exprime d'ailleurs quelques interrogations sur le réalisme du planning, pour finir par une illustration "Nous n'annoncerons aucune Pomme avant l'heure", faisant écho à cette publicité avec Orson Welles.
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Il souligne cependant un écueil : il faut pas moins de deux heures pour convaincre Monsieur Tout-le-Monde des avantages de l'appareil. Le mémorandum offre également une analyse du marché et des concurrents potentiels d'Apple, notamment Commodore, Tandy, Texas Instruments et Atari, mais compte sur la meilleure extensibilité de ses produits et de ses équipes mieux entraînées.
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Le second document quant à lui, inscrit le Macintosh dans une gamme de produits dont chacun se voue à une "cible" en particulier : managers, secrétaires, entreprises à domicile… chaque segment disposant d'une offre de logiciels adaptés aux besoins. Apple établit également un planning de sortie pour différents produits, comme un modem à 300 bits par seconde, ou encore Mac Write. "L'avantage d'une ligne de produits c'est que chaque produit n'a pas à couvrir tous les besoins" précise-t-elle. On voit comme les choses ont évolué depuis ce document de travail, qui prévoit la sortie du Mac à la mi-82, pour un prix de 1000 à 1500 dollars, alors que le Mac ne fut disponible qu'en janvier 1984 à 2495 dollars! Le document fait donc figure d'instantané dans le développement du Mac, à placer dans un contexte plus global (voir notamment l'explication de cette inflation sur l'excellent site folkore.org). Le document exprime d'ailleurs quelques interrogations sur le réalisme du planning, pour finir par une illustration "Nous n'annoncerons aucune Pomme avant l'heure", faisant écho à cette publicité avec Orson Welles.
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