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2009 : les ventes d'Apple à la loupe

Arnaud de la Grandière

Thursday 29 October 2009 à 14:00 • 21

AAPL

Peu après avoir annoncé un trimestre record, Apple a transmis son rapport annuel au gendarme américain de la Bourse, la SEC.

Ce rapport d'une centaine de pages qui fait le détail des comptes pour l'année fiscale donne une bonne image de la progression des différents secteurs dans lesquels la firme de Cupertino officie, particulièrement en comparant avec les chiffres de l'année précédente. Apple a une nouvelle fois fait une année très satisfaisante dans un contexte économique difficile, avec un chiffre d'affaires global de 36,5 milliards de dollars. Les États-Unis représentent 54 % des ventes d'Apple, alors que les ventes internationales augmentent pour se hisser à 46 %.

Steve Jobs aime à dire qu'Apple est un tabouret sur trois pieds : Mac, iPod, et iPhone. Voyons de quoi il en retourne.

Le Mac s'en tire honorablement

Ainsi, bien qu'Apple ait vendu plus de Mac que l'an dernier (+7 %), le chiffre d'affaires qu'ils ont généré a baissé de 3 %, à cause de leur baisse de tarif, et d'un dollar plus fort qu'en 2008. Le Mac représente 37,72 % du chiffre d'affaires d'Apple (contre 43,95 % en 2008). Les portables tirent leur épingle du jeu, avec un chiffre d'affaires en hausse de 9% et des ventes unitaires en hausse de 20 %, alors que le chiffre d'affaires des Mac de bureau baisse de 23 % et les ventes unitaires de 14 %. Globalement, le Mac rapporte donc moins d'argent à Apple, mais se vend mieux.

L'iPod en légère baisse

Les ventes unitaires d'iPod (54 millions) ont baissé de 1 %, et le chiffre d'affaires qu'ils ont généré (8 milliards de dollars) a baissé de 12 %. Le CA a plus baissé que les ventes, étant donné la baisse des prix sur toute la gamme. Les bons résultats de l'iPod touch, un produit plus haut de gamme, ont permis de limiter la baisse de revenus. L'iPod représente 22,14 % du chiffre d'affaires d'Apple (contre 28,18 % en 2008). La saturation du marché semble se confirmer, avec l'iPhone en embuscade pour prendre la relève.

L'iPhone prend son essor

Avec l'ancienne règle de comptabilité toujours d'actualité pour Apple, elle peut enfin prendre en compte les ventes d'iPhone Edge dont la durée de vie de deux ans est arrivée à terme (on ignore d'ailleurs si les possesseurs d'iPhone Edge devront dorénavant payer pour les mises à jour du système). On mesure d'autant mieux l'impact de l'iPhone sur l'activité d'Apple, puisqu'après 2 ans de commercialisation il représente maintenant 18,49 % du chiffre d'affaires d'Apple, avec 6,7 milliards de dollars, contre seulement 5,68% en 2008 pour 1,8 milliard de dollars, et talonne dorénavant l'iPod dans les revenus d'Apple.



Tout le reste…

Avec l'explosion des applications sur l'App Store, iTunes prend de l'importance dans le CA d'Apple, passant de 10,28 % en 2008 (3,3 milliards de dollars) à 11,05 % en 2009 (4 milliards de dollars), et est en passe de devenir un quatrième pied du tabouret. En revanche, le CA des périphériques baisse (1,6 milliard de dollars en 2008 contre 1,4 milliards en 2009), passant de 5,1 à 4 % du CA. Enfin, les logiciels restent globalement stables d'une année sur l'autre.

Parmi les dépenses notables de la société, on retiendra 500 millions de dollars d'acompte à LG pour ses moniteurs LCD, et 500 autres pour la mémoire flash de Toshiba. Le département Recherche & Développement tourne à plein régime avec une hausse de 20 % des investissements, pour un total de 1,3 milliard de dollars, près du double du budget R&D de 2007 (Snow Leopard aurait coûté 71 millions de dollars à Apple). À comparer avec les 600 millions de dollars que Dell a dépensé en R&D, ou encore les quelque 9 milliards de dollars investis par Microsoft sur la même année…

D'autre part, Apple a investi 501 millions de dollars dans la publicité, contre 486 en 2008 et 467 en 2007. Cependant, si on rapporte ce chiffre aux revenus de la société, sa proportion est en baisse au fil des ans, passant 5 % en 2001 à 1,37 % aujourd'hui. À titre de comparaison, Research in Motion dépense 3,6% de ses recettes en publicités pour le Blackberry. Le demi-milliard investi par Apple dans la publicité reste également très modeste comparé au budget pub de Microsoft (1,4 milliard de dollars), ou celui de Dell (811 millions de dollars), pour un résultat semble-t-il autrement plus efficace.

Le jet de Steve Jobs n'aura coûté à Apple cette année que 4000 dollars (contre $871.000 en 2008), autrement dit l'avion est resté dans son hangar. Enfin, l'action Apple se porte mieux que jamais : $100 d'actions achetées en 2004 vaudraient aujourd'hui $957.

Quant aux dangers auxquels elle pourrait faire face, Apple cite particulièrement les difficultés financières potentielles de certains de ses fournisseurs clés en période de crise, qui pourrait mettre la firme à la pomme dans une situation délicate. Apple a également listé les quelque 16 procédures judiciaires intentées à son encontre, parmi lesquelles on trouve le procès intenté par Nokia (voir notre article Nokia : Apple va se défendre "vigoureusement").

Apple s'attend à ce que sa marge continue à baisser dans le futur, à cause de « l'impact anticipé de transitions de produits, un tarif moins élevé pour des nouveaux produits innovants qui ont des coûts structurels plus élevés, des hausses potentielles et prévues pour des composants clés, un dollar plus fort, et des coûts logistiques supérieurs ».

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