L'arrivée des Apple Store en France ne fait pas plaisir à tout le monde. Les revendeurs ainsi que les grands magasins high-tech ne sont pas forcément emballés à cette idée. Là où un Apple Store ouvre, le chiffre d'affaires des revendeurs dans les environs plonge en moyenne de 40 à 60 % dans les premiers mois (lire à ce sujet notre dossier sur l'impact qu'a eu l'ouverture d'un Apple Store à Genève).
Mais il y a une société pour laquelle l'ouverture d'un Apple Store sur son territoire est encore une plus mauvaise nouvelle : il s'agit d’Apple Europe, et par extension sa filiale Apple France. En effet, en lançant des Apple Store dans l'Hexagone, la maison-mère inaugure un nouveau canal de distribution, qui entre en concurrence frontale avec ses filliales.
Pourquoi ? Tout simplement parce que les ventes effectuées par les Apple Store n'entrent pas en compte dans les chiffres de la filiale française d'Apple. Si lors de la présentation de l’Apple Store auprès de la presse, Pascal Cagni, le patron d’Apple pour l’Europe, affichait un sourire de façade, cette arrivée représente un vrai problème pour lui, qui a basé sa stratégie sur une densification de son réseau de revendeurs, lesquels vont devoir vite s’adapter si l’on prend les propos de Ron Johnson à la lettre : « la France aura le taux de croissance d'ouvertures de nouvelles boutiques le plus fort après celui des États-Unis ». Apple les encourage à se tourner vers la clientèle professionnelle et à offrir davantage de services.
Après avoir fui la France (Apple Europe a déménagé son siège social en Angleterre il y a quelques années), après avoir retardé le lancement de ses Apple Store en France suite à la loi DADVSI qui voulait briser le lien entre l’iPod et iTunes, la société californienne a décidé de repartir à l’attaque. Elle est sans doute motivée par le succès des APR, par la part de marché du Macintosh plus qu’honorable en France (4 %) ainsi que par les très bonnes ventes d’iPhone. Concernant ce point, Apple ne remerciera probablement jamais assez la décision prise par la cour d'appel de Paris en décembre dernier. Avec 1,8 million d'iPhone vendus, la France est devenue le deuxième marché pour Apple (lire à ce sujet : iPhone : Orange veut renégocier). D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si l'Apple Store du Carrousel du Louvre possède une zone d'activation iPhone assez inédite.
Pour en revenir aux Apple Store, Apple réfléchit à son arrivée sur le marché français depuis au moins 2005. Cette année, la société de Cupertino créa Apple Retail France, une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée. Celle-ci ne dépend donc pas d'Apple France, mais d'une holding localisée à Cork en Irlande qui se nomme Apple Retail Europe, laquelle chapeaute les différentes divisions retail au niveau européen.
La structure est cogérée par Peter Oppenheimer, qui est le Directeur financier d'Apple, et par Gary Wipfler, qui occupe pour sa part le poste de Trésorier. Le capital de la société a été augmenté à plusieurs reprises. En septembre dernier, il a été monté à plus de 7,6 millions d’euros. Le siège social est situé 3, rue du Colonel Moll à Paris.
À l’heure actuelle, outre le siège social, les documents officiels d’Apple Retail France listent deux adresses : celle de l’Apple Store du Louvre et celle de la boutique de Montpellier. Dans son dernier rapport, la gérance indique que «l’activité prendra son essor au cours de l’exercice qui sera clos le 30 septembre 2010». D’ici là, Apple comptera au moins trois magasins en France avec l'ouverture du grand Apple Store Opéra. Ensuite, la société californienne semble vouloir se focaliser sur l'axe PLM (Paris-Lyon-Marseille) et désire toujours autant ouvrir à terme une boutique sur les Champs Elysées. Mais quel que soit la ville ou le quartier, Apple ne s'y implantera pas tant qu'elle n'aura pas trouvé un emplacement à son goût. Quitte à retarder ses plans…
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Mais il y a une société pour laquelle l'ouverture d'un Apple Store sur son territoire est encore une plus mauvaise nouvelle : il s'agit d’Apple Europe, et par extension sa filiale Apple France. En effet, en lançant des Apple Store dans l'Hexagone, la maison-mère inaugure un nouveau canal de distribution, qui entre en concurrence frontale avec ses filliales.
Lorsqu'Apple publie ses résultats trimestriels, la division Retail est une "région" à part entière
Pourquoi ? Tout simplement parce que les ventes effectuées par les Apple Store n'entrent pas en compte dans les chiffres de la filiale française d'Apple. Si lors de la présentation de l’Apple Store auprès de la presse, Pascal Cagni, le patron d’Apple pour l’Europe, affichait un sourire de façade, cette arrivée représente un vrai problème pour lui, qui a basé sa stratégie sur une densification de son réseau de revendeurs, lesquels vont devoir vite s’adapter si l’on prend les propos de Ron Johnson à la lettre : « la France aura le taux de croissance d'ouvertures de nouvelles boutiques le plus fort après celui des États-Unis ». Apple les encourage à se tourner vers la clientèle professionnelle et à offrir davantage de services.
Pascal Cagni aux côtés de Ron Johnson
Après avoir fui la France (Apple Europe a déménagé son siège social en Angleterre il y a quelques années), après avoir retardé le lancement de ses Apple Store en France suite à la loi DADVSI qui voulait briser le lien entre l’iPod et iTunes, la société californienne a décidé de repartir à l’attaque. Elle est sans doute motivée par le succès des APR, par la part de marché du Macintosh plus qu’honorable en France (4 %) ainsi que par les très bonnes ventes d’iPhone. Concernant ce point, Apple ne remerciera probablement jamais assez la décision prise par la cour d'appel de Paris en décembre dernier. Avec 1,8 million d'iPhone vendus, la France est devenue le deuxième marché pour Apple (lire à ce sujet : iPhone : Orange veut renégocier). D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si l'Apple Store du Carrousel du Louvre possède une zone d'activation iPhone assez inédite.
Pour en revenir aux Apple Store, Apple réfléchit à son arrivée sur le marché français depuis au moins 2005. Cette année, la société de Cupertino créa Apple Retail France, une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée. Celle-ci ne dépend donc pas d'Apple France, mais d'une holding localisée à Cork en Irlande qui se nomme Apple Retail Europe, laquelle chapeaute les différentes divisions retail au niveau européen.
La structure est cogérée par Peter Oppenheimer, qui est le Directeur financier d'Apple, et par Gary Wipfler, qui occupe pour sa part le poste de Trésorier. Le capital de la société a été augmenté à plusieurs reprises. En septembre dernier, il a été monté à plus de 7,6 millions d’euros. Le siège social est situé 3, rue du Colonel Moll à Paris.
À l’heure actuelle, outre le siège social, les documents officiels d’Apple Retail France listent deux adresses : celle de l’Apple Store du Louvre et celle de la boutique de Montpellier. Dans son dernier rapport, la gérance indique que «l’activité prendra son essor au cours de l’exercice qui sera clos le 30 septembre 2010». D’ici là, Apple comptera au moins trois magasins en France avec l'ouverture du grand Apple Store Opéra. Ensuite, la société californienne semble vouloir se focaliser sur l'axe PLM (Paris-Lyon-Marseille) et désire toujours autant ouvrir à terme une boutique sur les Champs Elysées. Mais quel que soit la ville ou le quartier, Apple ne s'y implantera pas tant qu'elle n'aura pas trouvé un emplacement à son goût. Quitte à retarder ses plans…
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