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"Steve Jobs : The Lost Interview", un DVD à voir

Nicolas Furno

Wednesday 16 January 2013 à 14:36 • 75

AAPL

Les occasions de revoir Steve Jobs sont assez rares. L’ancien PDG d’Apple, mort à l’automne 2011, n’a pas donné beaucoup d’interviews tout au long de sa carrière. En 1995, il s’était longuement entretenu avec Robert Cringely, journaliste qui réalisait un documentaire sur la "victoire des nerds" (Triumph of the Nerds). Steve Jobs était alors dans une situation délicate : viré d’Apple dix ans plus tôt, il peine à offrir à NeXT, sa nouvelle entreprise, une place au soleil.

Un contexte compliqué, qui offre quelques avantages dans le cadre d’une interview : c’est l’occasion de revoir le charismatique patron d’Apple avec un franc-parler qui peut surprendre quand on ne l’a connu qu’à la fin de sa vie. Pendant une heure, il parle de sa jeunesse chez HP puis avec Steve Wozniak, de sa vision de l’informatique, de son parcours au sein de l’entreprise qu’il a créée ou encore de ses relations houleuses avec Bill Gates et Microsoft…

Quelques courts extraits de cette interview d’une heure avaient été utilisés pour le documentaire de Robert Cringely, mais la majorité de l’entretien était tombée dans l’oubli suite à la perte des bandes originales. La découverte d’une VHS contenant l’interview complète l'a rendue possible, tandis que l’intérêt du public, depuis l’an dernier, pour l’ancien patron d’Apple a contribué à une sortie publique.

Après une version numérique aux États-Unis, c’est sous la forme d’un DVD en VO sous-titrée que l’interview sort cette semaine en France. Steve Jobs : The Lost Interview est vendu par la Fnac et pour 17 €, il faudra vous contenter de l’entretien intégral, en qualité VHS.

Même si le film a été restauré pour le DVD, la copie très abimée n’a pas permis de faire des miracles et il faut faire avec une qualité médiocre, tant pour l’image que pour le son. Autant le dire d’emblée, payer 17 € pour un aussi mauvais résultat sur le plan technique est exagéré et on ne conseillera ce DVD qu’aux plus grands fans qui souhaitent revoir, une nouvelle fois, Steve Jobs. Il est également regrettable de se contenter de ce support à une époque où les DVD disparaissent des Mac…

Si la forme n’est pas à la hauteur pourtant, le fond est très intéressant. On n’apprend pas nécessairement beaucoup de choses avec Steve Jobs : The Lost Interview, mais le fondateur d’Apple reste un homme extrêmement charismatique que l’on prend plaisir à écouter. Et qui en dit finalement beaucoup sur sa personnalité et sur l’histoire d’Apple…

Les débuts

Tout le monde devrait apprendre à programmer. Apprendre un langage de programmation, c’est apprendre à penser.

L’interview commence par la découverte des ordinateurs par le jeune Steve Jobs, alors âgé d’une dizaine d’années. On lui permet d’approcher un ordinateur, une machine qu’il qualifie volontiers de primitive, mais qui le fascine littéralement :

Malgré ce côté rudimentaire, c’était remarquable pour un gosse de 10 ans qu’on puisse écrire un programme en Basic ou en Fortran. En somme, cette machine s’emparait de votre idée pour l’exécuter et vous donner des résultats. […] c’était formidable.

Cette première découverte le met sur la voie de l’informatique et Steve Jobs est précoce. À douze ans seulement, le jeune adolescent qui n’avait déjà pas froid aux yeux, prend son téléphone et appelle Bill Hewlett, l’un des deux fondateurs de HP. Steve a besoin de pièces pour construire un fréquencemètre et il demande directement au patron de l’une des plus puissantes entreprises de l’époque s’il peut lui en envoyer. On connaît la suite : ils discutent longuement au téléphone et le patron de HP non seulement envoie au jeune homme les pièces qui lui manquent, mais lui offre même un job d’été.

Une expérience qui lui a beaucoup apporté. Le Steve Jobs de 1995 se souvient de cette première expérience du monde du travail et il dit en avoir gardé la même conception du traitement réservé aux employés : donuts pour tout le monde le matin, pauses café conviviales… HP « reconnaissait la valeur de ses employés ». Au-delà du management des salariés, Steve Jobs ne manque jamais une occasion de parler avec les chercheurs de l’entreprise et c’est à cette occasion qu’il découvre le premier ordinateur personnel, le Hewlett-Packard 9100.

Dans sa description de cet ordinateur, on retrouve déjà l’une des marottes du Steve Jobs que l’on a bien connu chez Apple :

Il faisait la taille d’une valise, mais il était équipé d’un petit écran. Il était autonome, il n’y avait pas de câble caché. Ce fut un coup de foudre.

Hewlett-Packard 9100 – Wikipedia

C’est aussi à cette époque où il passait des heures à programmer sur cet ordinateur que Steve Jobs rencontre Steve Wozniak, « le premier à être plus calé que [lui] en électronique. » Ils sympathisent très vite et leur premier fait d’armes est la fameuse "blue box", ce boîtier qui permettait de téléphoner aux États-Unis sans payer. Steve Jobs raconte en détail l’histoire de ce petit boîtier, mais le plus important selon lui reste la leçon tirée de cette expérience :

Voilà ce qu'on venait de comprendre. Nous deux, nous avions bricolé un truc minuscule qui pouvait contrôler un truc énorme. C’était une sacrée leçon. Apple n’aurait peut-être jamais vu le jour sans cette blue box.

Les deux Steve sont encore jeunes et ils se permettent de plaisanter en faisant un canular téléphonique au Pape, mais cette interview permet à Steve Jobs de mettre en avant le rôle de cette expérience dans la fondation d’Apple. Robert Cringely fait ensuite parler son invité sur le passage du boîtier téléphonique aux micro-ordinateurs, en commençant par l’Apple I, construit par nécessité financière. L’histoire bien connue s’enchaîne ensuite : Steve Jobs va proposer leur ordinateur à un vendeur de Mountain View qui en commande 50 et c’est ainsi qu’il doit passer des commandes à des fournisseurs.

Apple Computers

L’entreprise Apple est lancée ainsi, d’abord un peu par hasard, mais ce qui frappe dans l’interview, c’est la détermination affichée par Steve Jobs pour faire dès le départ des bénéfices. Même s’il ne sait pas très bien dans quoi il s’engage, il commande deux fois plus de pièces que nécessaire pour construire les 50 Apple I commandés avec, déjà, l’idée de vendre le reste et de gagner de l’argent. Un peu plus tard, pour commercialiser son Apple II, Steve Jobs est allé à la recherche d’investisseurs pour passer du garage à la vraie entreprise. Dans le même temps, il rejette l’idée qu’il cherchait à devenir riche :

 Je valais un million de dollars à 23 ans, dix millions à 24 ans et plus de 100 millions à 25 ans… C’était sans importance. Je n’ai jamais fait ça pour l’argent.

Steve Jobs dit avoir déjà l’intuition que les consommateurs ne veulent pas s’embêter avec la technique et cherchent au contraire des produits prêts à l’emploi. L’Apple II doit ainsi être le « premier ordinateur clé en main » et il est conçu par les deux Steve dans cette optique. Comme on le sait, le succès ne tarde pas et il n’a alors que 21 ans.

Si jeune, et déjà à la tête d’une entreprise : le journaliste demande à Steve Jobs comment il a pu gérer ce succès et construire Apple Computers. Sa réponse est détournée, mais elle montre que son obsession du détail était déjà présente : alors qu’il rencontre des gens du métier, il remet toujours en cause ce que tout le monde prend comme acquis. En posant de nombreuses questions, en faisant les choses différemment, le jeune patron apprend vite à gérer son entreprise : « si on est prêt à réfléchir et à questionner, on découvre qu’une entreprise, c’est tout simple. »

Xerox

À la fin des années 1970, Steve Jobs se rend avec quelques collègues au Xerox PARC, un centre de recherche extrêmement avancé à l’époque. Comme il le reconnaît lui-même dans cette interview de 1995, il est passé à côté de la programmation orientée objet (qui est aujourd’hui encore la base de l’Objective-C, le langage de programmation pour les produits Apple), mais aussi d’un réseau d’ordinateurs qui formait en quelque sorte l’ancêtre d’Internet. Il n’est pas passé, en revanche, à côté de la première interface graphique :

En l’espace de dix minutes, j’ai su que tous les ordinateurs marcheraient de la sorte. C’était évident.

Alto, l’ordinateur inventé par le Xerox PARC – Image PARC

En évoquant cette visite du PARC et la découverte des concepts de base qui ont conduit à la création du Macintosh, Steve Jobs ne peut pas s’empêcher de tacler Xerox et les « autres entreprises en situation de monopole », c’est-à-dire IBM. Selon lui, les responsables du marketing ont pris le pouvoir dans ces entreprises et ils bloquent la sortie de produits novateurs, puisqu’ils ne savent même pas ce qu’est un produit novateur. Les dirigeants de Xerox « débarquaient au Xerox PARC sans comprendre ce qu’on leur montrait », ce qui a permis à Apple de prendre les devants.

À partir de là, Steve Jobs veut sortir un produit similaire et met ses équipes au travail. Non sans, au passage, critiquer les anciens employés de Hewlett-Packard recrutés dans les premières années, que leur ex-patron n’hésite pas à qualifier de « nuls ». Son légendaire franc-parler ne lui manquait pas déjà et Steve Jobs reconnaît en 1995 l’erreur qu’a été le Lisa, trop cher et qui n’avait pas assez assimilé les leçons du PARC d’après lui.

1985

Apple est une entreprise qui rend Steve Jobs particulièrement fier : à ses yeux, c’est tout ce qui comptait quand il a démarré Apple Computers, il ne pensait qu’à sa pérennité. Tout en évoquant, régulièrement, sa peur de la voir grossir, une crainte que l’on a retrouvé jusqu’aux années 2000 et le lancement de l’iPhone :

Les gens font des erreurs. Les entreprises aussi. Quand elles prennent de l’ampleur, elles cherchent à reproduire leur succès initial. Nombreux sont ceux qui estiment que ce qui s’est passé est un peu arrivé par magie et cherchent à institutionnaliser ce qui s’est passé. Ils confondent bien vite le processus et le contenu.

C’est justement ce qui arrive à Apple à l’époque du Lisa, explique Steve Jobs. Isolé chez Apple dans la critique de ce projet, Steve Jobs réunit une équipe pour concevoir le Macintosh, une mission qu’il qualifie avec le sourire de « divine », pour sauver son entreprise.

Apple Lisa – Image Apple

Quand on aime à ce point une entreprise, on ne peut logiquement qu’être déçu lorsqu'on est forcé par un tiers de la quitter. Son éviction d’Apple par John Sculley en 1985 reste au travers de la gorge de Steve Jobs, cela se voit et s’entend encore dix ans plus tard. Questionné sur ce qui est important selon lui pour concevoir un bon produit, il fait un détour et évoque la « maladie » du nouveau patron d’Apple peu après son départ :

Ce qui a fait du tort à Apple, après mon départ, c’est que John Sculley a été atteint d’une grave maladie. Cette maladie frappe beaucoup de gens. C’est le fait de croire qu’une bonne idée, c’est 90 % du boulot. Si on se contente de dire aux autres "J’ai une super idée", oui, bien sûr, ils la concrétiseront. Le problème, c’est qu’il faut évidemment énormément de savoir-faire pour passer d’une bonne idée à un bon produit.

Même son de cloche sur les imprimantes : Steve Jobs rappelle qu’Apple est la première entreprise à lancer une imprimante laser (la LaserWriter) et à son départ, l'entreprise est le premier constructeur d’imprimantes au monde. HP les dépasse trois ou quatre ans après et l'on sent qu’il est évidemment persuadé que les choses se seraient passées différemment s’il était resté en place.

Une LaserWriter – Wikipedia

Plus tard, interrogé spécifiquement sur John Sculley, Steve Jobs en dit simplement : « j’ai misé sur le mauvais cheval. Il a détruit ce que j’avais mis dix ans à construire. » Et quand Robert Cringely lui demande s’ils avaient deux visions différentes d’Apple, il répond : « Non, pas vraiment différentes, je dirais que John n’en avait aucune. » (lire aussi John Sculley : regrets et admiration pour Jobs).

Apple était frappée de paralysie au début de 1985. Je n’étais pas capable, à l’époque, de diriger toute l’entreprise. J’avais 30 ans et je n’étais pas assez compétent pour diriger une société de deux milliards de dollars. Malheureusement, John ne l’était pas davantage.

Ce côté un peu revanchard est très présent dans l’interview et même s’il reconnaît à un moment qu’il s’agit du passé, il ne peut s’empêcher d’y revenir régulièrement. On le sait, cet évènement l’a profondément marqué et on ne peut pas mieux le voir qu’après dix ans passés hors d’Apple. Son émotion est d’ailleurs encore visible au cours de l’interview.

Apple est en train de mourir. Une mort lente et douloureuse. Son état se dégrade et elle va mourir. Quand j’ai quitté Apple, le Mac avait dix ans d’avance. Microsoft a mis dix ans à le rattraper, et il y est parvenu parce qu’Apple n’a rien fait.

NeXT et Internet

Quand on l’interroge sur NeXT, Steve Jobs souligne l’importance du logiciel en 1995. À ses yeux, les logiciels sont plus importants que le matériel et il souligne l’absence d’innovation dans la vingtaine d’années qui précède. C’est là que la programmation orientée objet découverte chez Xerox revient sur le devant de la scène. Le patron de NeXT souligne la rapidité avec laquelle cette programmation permet de créer des logiciels.

Il ne le savait sans doute pas encore lorsqu'il tient ces propos, mais cette programmation fera une entrée fracassante chez Apple dans les années qui ont suivi, avec Mac OS X conçu autour de l’Objective-C et plus tard iOS. En attendant, Robert Cringely interroge son invité sur les dix années à venir et donne ainsi à Steve Jobs l'occasion de développer une vision étonnamment moderne.

Deux choses font vibrer l’informatique aujourd’hui. La programmation orientée objet et le web. Le web est passionnant, car c’est la concrétisation de nombreux rêves. L’ordinateur ne sera plus seulement un outil de calcul, mais il deviendra un appareil de communication. […] Le web va profondément modifier notre société. 15 % des achats aux USA se font par la télé ou sur catalogue. Tout ça passera par le web.

Le premier serveur web qui tourne sur un ordinateur NeXT.

« Ça va être énorme » : sur ce point, le Steve Jobs de 1995 avait déjà tout compris. Cette vision force le respect, de même que son aplomb. Dans toute l’interview, le patron de NeXT fait preuve d’une assurance remarquable, une assurance que l’on a eu l’habitude de retrouver, par la suite, pour des produits comme l’iPhone ou l’iPad.

J’ai l’intime conviction que parmi toutes les inventions humaines, l’ordinateur arrivera en tête ou presque, si l’histoire en dresse la liste.

Microsoft

Microsoft, c’est McDonald’s.

Robert Cringely interroge également Steve Jobs sur Microsoft et son impressionnant succès. Au milieu des années 1990, l’entreprise de Bill Gates a réussi à s’imposer auprès du grand public, comme dans les entreprises et Steve Jobs a un avis bien tranché à son sujet, non sans rappeler qu’Apple en a favorisé le succès :

Il faut reconnaître [à Bill Gates] le mérite d’avoir saisi cette chance pour se créer d’autres opportunités. Beaucoup l’ont oublié, mais avant 1984 et le Mac, Microsoft ne faisait pas d’applications. Microsoft a pris un grand risque en programmant sur Mac. Leurs premiers programmes étaient effroyables, mais ils ont continué à les améliorer jusqu’à dominer le marché des applications pour Mac.

C’est grâce à ces applications pour Mac que Microsoft aurait ensuite réussi à dominer le marché des PC, en utilisant Windows. Steve Jobs émet par la suite son fameux jugement sur l’entreprise, relevant l’opportunisme et la pugnacité de Microsoft.

Seulement, chez Microsoft, ils n’ont aucun goût. Ils n’ont aucun goût et ce que ça signifie… […] Ils ne cherchent pas l’originalité et la culture est plutôt absente de leurs produits.

Steve Jobs et Bill Gates dans les années 1980

Une fois ce jugement de valeur qui fera beaucoup de bruit établi, Steve Jobs conclut en se disant triste des produits « de troisième ordre » :

Leurs produits n’ont aucune… âme. Leurs produits ne dégagent rien, n’inspirent rien. Ils sont très terre-à-terre. Le plus triste, c’est que la plupart des utilisateurs… le sont aussi.

À l’inverse, quand Steve Jobs raconte la naissance du Mac, il parle d’abord de l’équipe qu’il a constituée. Une équipe qui ne rassemble que les meilleurs dans leurs domaines, des « gens talentueux » qui sont aussi « des musiciens, des poètes, des artistes, des zoologistes, des historiens qui, en plus de ça, étaient doués en informatique. » c’est justement cette double étiquette qui a expliqué le succès de l’opération : on retrouve là une autre de ses obsessions et déjà en 1995 il soutenait que c’était ce qui faisait la différence d’Apple.

On a tous apporté à ce projet une approche digne des sciences humaines. Disons qu’on a cherché à reproduire dans notre propre domaine ce qu’on avait vu de mieux dans d’autres disciplines.

Pendant un Keynote, Steve Jobs rappelle la particularité d’Apple, au croisement entre technologie et sciences humaines. Il le fera à plusieurs reprises.

À mon avis, tous ces brillants individus avec qui j’ai collaboré n’ont pas bidouillé des ordinateurs par goût des ordinateurs, mais parce que ces ordinateurs étaient un outil. Un outil qui était capable de transmettre ce qu’ils ressentaient et qu’ils voulaient partager.

La critique est très claire : ce qu’il manquait aux produits Apple de l'après-Job, c’est cet objectif supérieur et cette culture, cette âme comme Steve Jobs la nomme aussi.

Leadership

Je fais partie de ces gens qui se moquent d’avoir raison. Ce qui m’importe, c’est de réussir.

S’il y a bien un mot qui revient souvent dans l’interview, c’est celui de "leadership". Steve Jobs explique le déclin d’Apple à partir de 1985 par l’absence d’un dirigeant capable d’imposer une vision et en l’occurrence, de miser sur le Mac et non plus sur l’Apple II ou le Lisa. Un leader qui prend les bonnes décisions sait reconnaître ses erreurs et choisir les meilleurs, mais aussi quelqu’un doté de… goût.

In fine, pour choisir une technologie plutôt qu’une autre, un produit plutôt qu’un autre, il faut du goût. Quand Robert Cringely lui demande comment savoir si la direction choisie est la bonne, le cofondateur d’Apple répond :

En définitive, c’est une affaire de goût. Une simple affaire de goût. On essaye de s’imprégner de ce que l’homme a fait de mieux et on le réinjecte ensuite dans ce qu’on essaie de créer. Picasso disait : "Les bons artistes copient, les grands artistes volent". Nous n’avons jamais eu honte de piquer les bonnes idées.

Ce goût, la sélection des meilleures idées parmi ce qui existe déjà, a permis à Apple d’offrir de tels produits selon Steve Jobs. Au-delà des anecdotes amusantes, au-delà du style inimitable et passionnant de cet orateur brillant, c’est peut-être ça qui est le plus intéressant avec Steve Jobs : The Lost Interview. Ce DVD extrait d’une vieille VHS vendu 17 €, à la qualité très médiocre pour une interview de 1995, cette interview de plus d’une heure plutôt brute (la caméra ne bouge jamais) que l’on ne peut même pas télécharger, cette interview donc résonne étrangement avec l’actualité.

Impossible de comparer directement la situation d’Apple en 1995 et la situation actuelle, bien sûr. Tim Cook a été nommé par Steve Jobs avant la mort de ce dernier et la succession a été organisée en amont, contrairement à la prise de pouvoir de John Sculley en 1985. Reste qu’Apple est à nouveau sans son leader charismatique, mais surtout sans celui qui avait le goût pour choisir la bonne voie. Est-ce que Tim Cook saura lui aussi bien s’entourer et bien choisir ?

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