Les capacités de chiffrement d'iOS 8 et les critiques qu'elles nourrissent au sein du gouvernement américain font un détour par l'Assemblée Nationale. Le député Damien Meslot (UMP, Territoire de Belfort), a inscrit une question sur le sujet au Ministre de l'Intérieur.
Damien Meslot est membre de la commission de la défense nationale et des forces armées. Il s'inquiète des « risques d'entraves à la réalisation d'enquêtes de police visant à lutter contre la criminalité, suite à la mise en place par Apple d'une sécurité renforcée sur ses nouveaux iPhones 6 et 6 Plus ». On parlera plutôt de dispositifs propres à iOS 8 que spécifiquement aux iPhone 6, mais passons.
Dans la suite de sa question il reprend les arguments développés ces dernières semaines par le ministre américain de la Justice et par le directeur du FBI ou par le patron de la Police de Chicago qui avait relevé le débat en associant tout simplement iPhone 6 et pédophilie.
Tous soulignaient qu'à vouloir protéger le plus possible les données de leurs utilisateurs, Apple et Google avaient fait un excès de zèle et allaient rendre le travail des forces de polices plus ardu pour prélever des indices et renseignements. Le député veut donc savoir ce que le ministre Bernard Cazeneuve entend faire pour « empêcher que soit rendue plus difficile sinon impossible la lutte contre la criminalité passant par l'utilisation des nouveaux iPhones 6 et 6 Plus ».
Le texte complet de la question est le suivant. Une réponse devrait être donnée normalement en séance, cet après-midi ou demain.
M. Damien Meslot interroge M. le ministre de l'intérieur sur les risques d'entraves à la réalisation d'enquêtes de police visant à lutter contre la criminalité, suite à la mise en place par Apple d'une sécurité renforcée sur ses nouveaux iPhones 6 et 6 Plus. En effet, le directeur de la police de Chicago s'est sérieusement inquiété de la mise en place par le géant californien d'un degré de sécurité qui empêche même la marque à la pomme d'outrepasser le mot de passe des utilisateurs ou d'accéder à leurs données. En cela, il est rejoint par le Bureau fédéral d'investigations (FBI), l'Agence centrale du renseignement américain (CIA) ou encore l'Agence nationale de la sécurité étasunienne (NSA). Le directeur du FBI a estimé que ces nouvelles règles de sécurité entraîneront effectivement une préférence des personnes malveillantes qui se sentiront « au-dessus des lois ». Le nouveau cryptage de données utilisé par Apple pour ses derniers smartphones rend l'accès aux données quasiment impossible. Si les scandales liés à l'espionnage de données dévoilé via Wikileaks, ou le scandale du vol de photos intimes diffusées sur internet, ont réveillé l'opinion publique concernant les données privées, la police et les enquêteurs détiennent malgré tout, dans ces données, de précieux indices pour tracer les criminels, remonter des filières et démanteler des réseaux. Ainsi il souhaite connaître les mesures qu'il entend prendre pour empêcher que soit rendue plus difficile sinon impossible la lutte contre la criminalité passant par l'utilisation des nouveaux iPhones 6 et 6 Plus, un appareil que le directeur de la police de Chicago a déclaré dans une formule choc comme « un téléphone de choix pour les pédophiles ».
Source : @alexarchambault