Si d’aventure Apple annonçait ce soir le lancement de sa nouvelle offre de streaming musical (ce qui devrait être le cas), Apple Music s’ajouterait aux autres services en ligne distribués par le constructeur. En plus des téléchargements de chansons, d’applications (dont les imposantes mises à jour d’iOS et d’OS X) et films, il lui faudrait aussi diffuser de la musique en continu, sans oublier la possibilité qu’Apple lance un bouquet de chaines TV plus tard cette année.
Les infrastructures risquent donc de souffrir sérieusement. On ne compte déjà plus les coupures des services en ligne existants (iCloud tombe en carafe un peu trop régulièrement) : en empiler de nouveaux exige donc d’Apple de muscler très sérieusement son infrastructure. Bloomberg rapporte aujourd’hui que la Pomme travaille à une amélioration très sensible de ses capacités de distribution de contenus en ligne.
Cet effort, qui va demander des investissements de plusieurs milliards de dollars, va permettre de bâtir un réseau plus rapide et d’améliorer le matériel utilisé dans les centres de données. Pour le premier point, Apple a l’intention de contrôler plus étroitement les tuyaux reliant les infrastructures des fournisseurs d’accès à ses quatre plus importants data centers américains (en Californie, Nevada, Oregon et Caroline du Nord). L’entreprise cherche à prendre en charge plus de trafic par ses propres moyens, en réduisant sa dépendance à Amazon et Microsoft, les deux principaux fournisseurs d’Apple dans ce domaine. En septembre dernier, iOS 8 avait inauguré le CDN de la société (lire : iOS 8 a inauguré le CDN d'Apple), une « brique » essentielle dans cette stratégie.
Techniquement, Apple travaille sur la manière de distribuer aux FAI du contenu à une vitesse de plusieurs centaines de Gbit/s en fibre. En soutien, le constructeur développe aussi ses propres serveurs (ce qui est assez ironique pour une entreprise qui a laissé tomber la gamme Xserve). Ces serveurs exploitent les logiciels open source de Cumulus Software, tandis que le matériel est fourni par Quanta. Auparavant, Apple faisait appel à des serveurs HP, des switchs Cisco ainsi que du matériel de stockage NetApp. En mars dernier, la Pomme rejoignait l’Open Compute Project, une organisation qui régit les standards liés à la conception de serveurs « white box ».
Apple n’aime rien tant que contrôler l’ensemble de la chaîne. Et ll en va aussi de la distribution de contenus…