La Chine devrait obliger Apple à garder plus de données utilisateurs sur son territoire. Depuis septembre, une nouvelle loi impose aux entreprises de stocker davantage d'informations sur le sol chinois. Au premier novembre, une seconde limitant le transfert des données hors des frontières sera mise en place. Cela va donc directement concerner Apple, qui dispose depuis plusieurs années de centres de données gérés par des groupes chinois.
Si la Pomme stocke déjà une partie des données de ses clients chinois dans l'Empire du Milieu, certaines transitent encore vers des serveurs américains. Les nouvelles informations exigées par le gouvernement sont sensibles : il s'agit des statistiques d'utilisation des appareils ainsi que leurs journaux de connexions et de communications.
Tout cela permet de localiser les produits et montre comment ils sont utilisés : la Chine justifie sa demande par le fait que ces données pourraient être récupérées par les services de renseignements américains. D'un autre côté, si elles reviennent entre les mains du Parti communiste et que celui-ci accentue ses pressions sur Apple, elles pourraient très bien être utilisées pour identifier et suivre des personnes (activistes, politiques, etc.).
Si la Pomme accepte ce compromis de plus, les critiques sur le double discours de l'entreprise ne manqueront pas. À l'inverse, si elle refuse de se mettre au pas, le gouvernement pourrait lui compliquer la vie de diverses manières, par exemple en imposant la fermeture de services. Tesla est aussi concerné par cette loi et a déjà indiqué que « toutes les données générées par les ventes de véhicules sur le marché chinois seront stockées en Chine ».
Depuis quelque temps, la Chine s'est lancée dans une grande campagne de régularisation des géants du web, ce qui se fait ressentir par des pressions sur les entreprises nationales (Meituan, Didi Chuxing, WeChat) comme internationales (LinkedIn va quitter le pays). L'étau se resserre encore un peu plus sur Apple.
Source : The Information