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Sans chiffrement il n'y aurait pas eu les attentats de Paris, selon la NSA

Stéphane Moussie

Friday 19 February 2016 à 14:07 • 112

AAPL

Alors que la bataille fait rage entre Apple et le FBI sur la protection des données de l'iPhone, le directeur de la NSA a affirmé que le chiffrement empêchait les enquêteurs de faire leur travail.

À cause des communications chiffrées, « nous n'avons pas un temps d'avance » sur les terroristes, a-t-il déclaré à Yahoo News. « De toute évidence, si nous avions su, [les attentats de] Paris ne se seraient pas produits. »

Les autorités françaises n'ont pas commenté officiellement ces propos, mais un fonctionnaire de haut rang a affirmé « ne pas comprendre ce à quoi fait allusion » l'amiral Michael Rogers. « À notre connaissance, aucun élément dans la procédure ne permet d'établir que les commandos kamikazes aient communiqué avec des moyens cryptés », a indiqué ce haut fonctionnaire au Figaro.

Selon des responsables du renseignement (leur nationalité n'est pas précisée) qui se sont confiés au New York Times fin novembre, Abdelhamid Abaaoud, l'instigateur présumé des attentats du 13 novembre, a commencé à utiliser des technologies de chiffrements après une opération anti-terroriste menée en Belgique début 2015. Et le New York Times de rapporter qu'il avait peut-être camouflé ses communications de cette façon avec ses complices pour les attentats parisiens.

D'après les informations du Figaro, l'enquête judiciaire a débouché sur la découverte de deux téléphones portables dans un appartement de Bobigny, quatre autres dans la Polo noire abandonnée à proximité du Bataclan et un Samsung jeté dans une poubelle aux abords.

Dans le téléphone Samsung, que les enquêteurs ont pu déverrouiller (Le Figaro ne précise pas de quel modèle il s'agit ni comment il était protégé), ils ont trouvé quatre images détaillant le plan de la salle du Bataclan et un SMS (« on est parti on commence ») envoyé à un numéro belge.

Le pont des Arts de Paris, en 2014. Crédits : Dennis Jarvis CC BY-SA

Un iPhone 4s résiste aux enquêteurs

Le Monde fait part d'un rapport du service central de l’informatique et des traces technologiques de la police judiciaire (SCITT) indiquant qu'il y a un iPhone 4s saisi dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 13 novembre qui résiste toujours aux enquêteurs.

Sur tous les appareils analysés en 2014 et 2015 par le SCITT, six appareils Apple sur douze (11 iPhone et un iPad mini) « n'ont produit aucune donnée ».

Le SCITT a des outils à disposition pour tenter d'accéder aux données d'un iPhone verrouillé. Il a au moins trois logiciels ou matériels venant d'Israël, de Suède et des États-Unis, qui peuvent contourner, dans certains cas, les mesures de protection d'un iPhone, précise Le Monde. Mais ces outils, qui pour l'un d'entre eux est également utilisé par le FBI, sont inefficaces pour les iPhone les plus récents. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dispose sinon d'équipements spécialisés dans le déchiffrement, mais le processus est long — trois mois en moyenne — et incertain.

Percer à travers le nuage

Le Monde indique par ailleurs qu'après des discussions avec le ministère de l'Intérieur, Apple s'est dite « disposée à communiquer aux enquêteurs français dans le cadre d’une urgence vitale avérée ou d’une menace terroriste le contenu d’un iPhone sauvegardé dans le nuage ». Cette sauvegarde dans le nuage, il s'agit de la sauvegarde iCloud. Nous expliquerons dans un prochain article ce qui est chiffré et ce qui ne l'est pas dans cette sauvegarde.

Quoi qu'il en soit, les autorités cherchent toujours à obtenir d'Apple l'accès aux iPhone. D'après Le Figaro, le ministre français de l'Intérieur va partir aux États-Unis le mois prochain discuter du chiffrement et serait prêt à porter le dossier au niveau européen.

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