Une rencontre est prévue cette fin de semaine entre Apple et Travis Kalanick, le patron d’Uber, a appris The Information. Ce dernier n’a toutefois pas eu de détails sur le menu des discussions qui vont tourner autour de « futures opportunités de partenariats ». Après tout, rappelle-t-il, Uber est un bon client pour l’équipement de ses chauffeurs en iPhone.
Difficile cependant de ne pas faire un lien avec l’annonce surprise cette nuit d’un investissement d’Apple dans le groupe chinois Didi Chuxing à hauteur d’un milliard de dollars. Didi Chuxing, formé en 2015 par la fusion de deux sociétés concurrentes dans ce secteur du taxi et du covoiturage, a Uber comme principal adversaire en Chine.
Alors que dans de nombreux pays les compagnies de taxi traditionnelles s’opposent aux nouveaux services de VTC et de covoiturage que sont Uber ou BlaBlaCar, Didi Chuxing les propose tous. On peut héler un taxi tout ce qu’il y a de plus classique au moyen de son app mobile, préférer un chauffeur privé ou se tourner vers des usagers qui partagent leur véhicule pour faire route commune.
Cet investissement conséquent d’Apple peut être lu à différents niveaux. Il peut s’agir d’un moyen de s’attirer les bonnes grâces des autorités chinoises qui se sont montrées tatillonnes ces derniers mois (lire Apple subit une nouvelle pression des autorités chinoises).
Mais il y a aussi la compétition qui se dessine avec Google et d’autres entreprises dans le domaine automobile, écrit The Information :
Cet accord n'est pas lié à ce qu'est Didi aujourd'hui. Il pose les fondations d'une alliance future autour des technologies pour les voitures à conduite autonome, où Apple et Google sont en concurrence frontale (Alphabet a un siège au conseil d'administration d'Uber). Développer des véhicules autonomes est l'étape ultime pour les sociétés de covoiturage — celle qui leur permettra d'économiser de l'argent sur les coûts que représentent aujourd'hui les conducteurs. Uber a fait de gros investissements à cet égard, de même que son partenaire Baidu. Didi, non. Mais Apple, qui a une armée travaillant sur des technologies automobiles, peut donner un coup de main.
Les chauffeurs ne coûtent pas grand chose sur des marchés comme l’Inde ou la Chine où le coût du travail est bas, tempère The Information. Et les technologies de conduite autonomes ne s’y développeront peut-être pas en premier. Contrairement aux États-Unis par exemple, où cela pourrait être synonyme d’économies plus palpables pour les entreprises spécialisés.
Mais cela reste néanmoins un objectif à terme pour tous les acteurs de secteur, quel que soit le pays. Avec le concours financier d’Apple, Didi Chuxing peut envisager de poursuivre sa route sans forcément nouer d’alliance avec Uber, comme certains le suggéraient.