Les tensions grandissantes entre la Chine et Taiwan s’étendent jusque dans les usines d’assemblage d’iPhone. Le gouvernement taïwanais a fait savoir le 10 octobre que quatre employés taïwanais de Foxconn, le principal sous-traitant d’Apple, étaient détenus en Chine depuis plusieurs mois dans ce qui est qualifié diplomatiquement de « cas étrange ».
Deux cadres travaillaient à Zhengzhou, dans le centre de la Chine, où est située la plus grande usine du monde d’iPhone, et les deux autres étaient basés à Shenzhen, le hub technologique à la frontière avec Hongkong. Tous faisaient partie des équipes d’ingénierie et de gestion des fournisseurs de la chaîne d’assemblage des iPhone.
Ils ont été arrêtés entre janvier et avril dans les locaux de Foxconn par des policiers en civil au motif qu’ils étaient soupçonnés d’abus de confiance et de détournement de fonds. Seulement, leur employeur Foxconn n’a rien à leur reprocher. Les autorités taïwanaises craignent un « abus de pouvoir » de la part de la police chinoise et les proches des détenus suspectent une forme d’extorsion.
« Il est devenu risqué d’être taïwanais en Chine. Ils sont partis au boulot un matin puis ont disparu pour se voir accusés d’être des malfrats. Si cela arrive à des gens de Foxconn, ça peut arriver à n’importe qui. Apple devrait directement se soucier de leur cas », a déclaré un de leurs proches au journal Le Monde. Selon le quotidien français, les employés sont détenus dans des conditions difficiles et ont été contraints à des aveux forcés de faits illégaux.
Cette affaire intervient alors que les relations empirent entre la Chine et Taiwan : Pékin revendique de plus en plus l’île comme une de ses provinces, tandis que les taïwanais ont élu en janvier un nouveau président très critique du pouvoir chinois. Taïwan redoute que la Chine exploite la détention de ses ressortissants pour faire pression sur le président Lai.