George Brandis, le ministre de la Justice australien, va rencontrer Apple avant la fin de la semaine, pour discuter d'une nouvelle loi prévue pour ajouter une porte dérobée aux systèmes de chiffrage des échanges entre personnes.
Il y a quelques jours, le Premier ministre Malcolm Turnbull disait vouloir disposer d'un moyen de lire des conversations numériques chiffrées par les logiciels de chat ou les systèmes d'exploitation. Il réfutait le terme de "back door" mais le résultat n'en reste pas moins identique. Les autorités disposeraient d'une clef capable d'ouvrir une porte normalement inviolable.
Facebook s'en était ému, assurant de sa pleine coopération dans le cadre actuel de la loi mais prévenant qu'un affaiblissement des protections qui serait offert à quelques-uns le serait potentiellement à tous.
On a vu le cas concrètement récemment où des outils de piratage développés par la NSA se sont retrouvés dans la nature et mis à profit dans des campagnes de cyber attaques.
Apple avait brièvement répondu sur le même registre, rappelant que « la sécurité ne doit pas se faire aux dépens des libertés individuelles ».
Elle aura l'occasion de faire valoir ses arguments mais le gouvernement australien se montre intransigeant. George Brandis a déclaré à SkyNews qu'une coopération volontaire de la part des entreprises concernées - éditeurs de services et opérateurs téléphoniques — serait préférée. Dans le cas contraire une nouvelle loi s'imposera à tous « Nous agirons aussi sur un plan législatif de manière à disposer d'une capacité d'obligation si nous n'obtenons pas la coopération que nous recherchons ».
Les détails sur la manière dont le gouvernement compte s'y prendre concrètement sont flous, le Premier ministre n'a pas répondu aux questions sur le sujet et, pour l'heure, il cherche d'abord à s'assurer le soutien des entreprises.
Le texte doit être étudié par le parlement le mois prochain, pour un vote et une mise en application d'ici la fin de l'année si rien ne vient contrecarrer ces plans.