Si Google conçoit les technologies animant des véhicules autonomes, elle ne compte pas en fabriquer elle-même. « Il y a un malentendu », explique Astro Teller au Nikkei : « nous n’avons pas l’intention de nous transformer en fabricant automobile. » « Nous ne comptons pas posséder d’usines », poursuit le directeur de Google X, qui est aussi le petit-fils du « père de la bombe H ».
Non, la firme de Mountain View compte plutôt reproduire dans le monde de l’automobile ce qu’elle a fait avec Android dans le monde du smartphone. Ainsi, le projet Google Car s’intéresse moins à la conception d’un véhicule autonome qu’au développement de capteurs et de logiciels indispensables aux véhicules autonomes.
Le moment venu, Google laissera aux acteurs traditionnels du marché le soin de fabriquer et de commercialiser des automobiles basées sur ces technologies. Une approche qui tranche radicalement avec celle qu’aurait choisie Apple, qui s’intéresse au contraire à la manière dont sont fabriquées les voitures, et qui rappelle évidemment celle d’Android.
Qui fabriquera la « Nexus Car » ? Teller refuse d’avancer un nom, mais celui de Toyota court — peut-être parce que Google teste ses technologies dans des véhicules Lexus, la division haut de gamme de Toyota. Pourtant, le premier constructeur automobile mondial a récemment signé un partenariat de 50 millions de dollars avec le MIT et l’université de Stanford en vue de la conception de voitures « intelligentes » plutôt qu’autonomes.
« Nous redoutons que l’autonomisation enlève tout plaisir de conduire », avoue Gill Pratt, le chercheur de la DARPA qui a pris la tête du projet de Toyota. Le constructeur japonais veut concevoir un « ange gardien », une présence « parallèle » assistant le conducteur sans pour autant le remplacer : cette assistance « ne ferait rien en temps normal, sauf si vous êtes sur le point de faire quelque chose de vraiment stupide. » Bref, une voiture tout aussi « capable d’éviter un accident » qu’un modèle complètement autonome… mais « plus agréable à conduire ».