Le sommet organisé par la Maison Blanche à San Jose cette fin de semaine a permis aux officiels de l'administration Obama et aux responsables des grandes entreprises technologiques — dont Tim Cook — de phosphorer sur un problème particulièrement aigu : le terrorisme et la radicalisation en ligne. Si aucune communication officielle n'a émergé de cette réunion, le Guardian a obtenu quelques indiscrétions sur la teneur des solutions envisagées par les géants du web.
Ces derniers se sont montrés ouverts à l'idée d'aider le gouvernement américain à combattre Daech. La délégation de la Maison Blanche, dans laquelle on comptait James Comey le patron du FBI ou encore le directeur de la NSA, Michael Rogers, aimerait mettre sur pied une campagne sur les réseaux sociaux pour « discréditer » l'EI. Malgré les difficultés liées à la protection de la vie privée, les dirigeants invités se seraient montrés réceptifs au message des autorités.
Le directeur général de CloudFlare, Matthew Prince, s'est ainsi dit « agréablement surpris » par le ton de la conversation. Christopher Young le chef de la sécurité chez Intel abonde : c'était « une bonne discussion ». Les officiels usent pourtant souvent d'analogies peu subtiles pour effrayer les utilisateurs de produits mobiles : James Cole, haut responsable du ministre de la Justice, n'avait pas hésité à affirmer que l'iPhone « tuait des enfants »…
Une des solutions très concrètes est l'exploitation d'une technologie mise au point par Facebook pour signaler l'imminence du suicide d'un utilisateur : ses amis peuvent cliquer sur un bouton lorsqu'il poste des pensées suicidaires. Un tel système pourrait également être mis à profit pour détecter les personnes donnant l'impression de se radicaliser.
Tim Cook, un des seuls grands patrons à avoir fait le déplacement (avec Drew Houston de Dropbox), a de son côté insisté sur la protection de la confidentialité. Le CEO a martelé que le gouvernement devait prendre officiellement position pour le chiffrement. Cela risque d'être difficile : les autorités US (mais aussi françaises, britanniques et d'autres encore) voudraient plutôt qu'Apple crée des portes dérobées dans ses logiciels.