C'est l'un des derniers gestes posés par Barack Obama, alors que son successeur Donald Trump prendra les rênes des États-Unis ce vendredi. Le président sortant a accordé sa grâce à Chelsea Manning, l'analyste de l'armée US qui en 2010, avait livré à WikiLeaks des documents révélant les activités militaires et diplomatiques des États-Unis. L'affaire avait évidemment provoqué un tollé mondial, et transformé WikiLeaks en acteur incontournable.
Chelsea Manning, incarcérée depuis sept ans, avait écopé d'une peine de prison de 35 ans, la plus longue jamais infligée aux États-Unis pour avoir livré des secrets militaires. Barack Obama a commué cette peine : la lanceuse d'alerte sortira de sa prison le 27 mai de cette année ; sans cette grâce, elle aurait dû attendre jusqu'en 2045.
Cette grâce présidentielle, qui n'est pas un pardon, était réclamée par de nombreux activistes, Edward Snowden en tête. Le dossier Manning était déjà un casse-tête pour les autorités américaines, il l'était encore plus depuis le changement de sexe de Manning qui est incarcérée dans une prison pour hommes.
Cette libération va maintenant poser un sérieux problème au fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, réfugié à Londres dans l'ambassade d'Équateur. WikiLeaks avait en effet promis que si Manning était libérée, Assange accepterait l'extradition vers les États-Unis où il fait l'objet de poursuites judiciaires…