Juicero met la clef sous la porte. La société californienne aurait voulu devenir le « Nespresso des jus de fruits », elle sera finalement devenue la risée de la Silicon Valley. Sa machine à presser des poches en plastique restera dans les mémoires comme le produit d’une start-up devenue folle à force de perfusion de millions de dollars.
Juicero voulait occuper l’espace entre les bouteilles de jus de fruits et les extracteurs de jus, avec un produit capable de presser des fruits frais en quelques secondes et sans déchets. Trois ans, des dizaines de salariés, douze prototypes, et 120 millions de dollars plus tard, la société californienne mettait au point… un énième système inspiré par l’approche de Nespresso.
En lieu et place de capsules, Juicero a mis au point des poches contenant des morceaux de fruits et légumes frais, vendues 5 à 8 $ (env. 4 à 7 €). Des morceaux réduits en jus par une machine vendue 700 $ (env. 588 €), un petit bijou d’ingénierie comprenant de nombreux composants mis au point par Juicero, capable d’appliquer une pression de 20 bars sur les poches.
Sauf que deux journalistes de Bloomberg ont montré qu’il suffisait de presser les poches dans ses mains pour en extraire le jus. Après avoir remboursé les acheteurs mécontents, Juicero avait baissé le prix de la machine de 300 $, et promis de le réduire rapidement à 200 $ (env. 168 €). Cette décision aura eu raison de la société.
« Il est devenu clair que nous ne pouvons pas créer l’infrastructure nécessaire à l’établissement d’une production efficace et d’un système de distribution national », explique Juicero, qui cherche désormais un repreneur. Les clients qui le désirent pourront être remboursés dans les 90 jours qui viennent, et selon Fortune, les salariés de la société ont 60 jours pour trouver un nouvel emploi.