Donald Trump ne prend plus de gants pour mettre la pression sur la Chine. À quatre jours d’un rendez-vous avec son homologue, le président américain a fait savoir que si les négociations entre les deux pays ne donnaient rien, les tarifs douaniers imposés par les États-Unis sur les produits importés de Chine augmenteraient. Et que ces taxes toucheraient l’iPhone ainsi que les ordinateurs portables assemblés en Chine.
Au 1er janvier, la taxe douanière sur 200 milliards de dollars de produits importés est censée augmenter : de 10%, elle passera à 25%. Pour Xi Jinping, le président chinois, tout l’enjeu de la discussion au sommet de cette semaine est précisément d’éviter cette hausse. Mais la Maison Blanche n’a pas l’intention de faire de cadeau : « Le seul deal [acceptable] serait que la Chine s’ouvre à la concurrence [des produits américains] », a expliqué Donald Trump au Wall Street Journal.
Le locataire du bureau ovale a une carte dans son jeu qu’il ne se prive pas d’exhiber : les 267 milliards de dollars de produits chinois importés qui ne sont pas encore taxés, ni à 10%, ni à 25%. Parmi lesquels la plupart des smartphones et appareils électroniques, dont ceux d’Apple. Tim Cook avait obtenu l’assurance de Donald Trump que l’iPhone serait épargné, mais le produit vedette d’Apple pourrait finalement bien être une des victimes de la guerre commerciale entre les deux pays.
L’administration américaine craint toutefois une réaction de rejet des consommateurs face à cette hausse potentielle des prix des appareils électroniques. « Peut-être. Peut-être », convient Donald Trump. « Tout dépendra du taux [de taxe]. Je peux le mettre à 10%, et les gens pourront s’en accommoder très facilement », assure-t-il.
Cette tension qui se focalise maintenant sur les produits d’Apple ne fait pas les affaires de l’action du groupe, qui est déjà dans la tourmente suite aux rumeurs sur des ventes décevantes des derniers iPhone. Après la clôture, elle baisse de 1,7%, alors que depuis son plus haut historique de début octobre, AAPL ne cesse de céder du terrain : entre le 2 octobre (232 $) et le 26 novembre (174 $), elle a en effet abandonné 58 $.
Pire encore, la capitalisation boursière de Microsoft est brièvement passée devant celle d’Apple dans la journée ! À la clôture de Wall Street, les choses sont revenues dans l’ordre, mais gare : l’éditeur de Redmond « pèse » 817 milliards de dollars, contre 828 milliards pour le constructeur de Cupertino. Tout proche…