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Les plans de l’IA remis en cause par l’élection de Donald Trump

Greg Onizuka

jeudi 07 novembre 2024 à 21:30 • 12

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Avec le changement de bord des États-Unis d’Amérique, il faut s’attendre aussi à un changement de cap concernant la régulation du marché numérique, et en priorité, celle concernant l’Intelligence Artificielle. Arstechnica revient sur le possible plan de route du gouvernement Trump.

Donald Trump durant la campagne de 2017. Image Wikipedia/Gage Skidmore, CC BY-SA 3.0.

Le gouvernement Biden avait avancé un plan de régulation de l’IA lançant les premières bases d’une régulation fédérale souhaitant limiter le risque de deepfakes et renforçant la protection de la vie privée des utilisateurs, donnant un rôle de régulateur au NIST (National Institute of Standards and Technology). Mais tout pourrait être remis en cause, étant donné que ces mesures ont été validées par un « Executive Order », autrement dit une procédure accélérée requérant la seule signature du président US.

En effet, si ce process permet de valider rapidement une mesure sans passer par tout le chemin législatif, il peut tout aussi facilement être démonté par le prochain président, d’autant plus que ce plan IA a été validé au tout dernier moment par Joe Biden, le 28 octobre 2024. Mais à quoi s’attendre de la part du gouvernement Trump ?

Une libération du contrôle de l’IA...

S’il n’est pas connu pour être un forcené de la régulation, Donald Trump s’était pourtant illustré par une certaine méfiance envers les Intelligences Artificielles, les qualifiant de dangereuses durant son premier mandat (2016-2020). Cependant, les chances qu’il démonte le travail effectué au tout dernier moment par son prédécesseur sont fortes : une bonne partie de ses partisans dont le Sénateur Ted Cruz qualifient les mesures prises par le gouvernement Biden de « woke », et appelle à les démanteler.

On peut aussi penser que son plus fort soutien durant la campagne, Elon Musk, aura à cœur de lui demander une levée des restrictions : le développement de l’intelligence artificielle de xAI, Grok-2, serait grandement accéléré sans les brides posées par un gouvernement protecteur.

... limitée par d’autres choix

Cependant, si Donald Trump a la probable volonté de faire sauter ces limitations, d’autres volontés de ce même POTUS pourraient auto-limiter les IA. Dans un premier temps, le recrutement de cerveaux à l’étranger pourrait se voir drastiquement restreint par la prochaine limitation imposée aux visas « H-1B » (les visas de travailleurs étrangers spécialisés), le contrôle strict de l’immigration étant une priorité du nouveau maître de la Maison Blanche. Nombre de talents venant de l’extérieur, les USA pourraient se retrouver en pénurie de cerveaux si cette limite venait à être appliquée. Dans le sens inverse, les limitations voulues par la prochaine administration devraient empêcher les entreprises chinoises d'accéder à certains développements logiciels US, les plaçant sur une liste noire d'export.

Autre risque pour les entreprises liées à l'informatique, la volonté de supprimer le « CHIPS and Science Act », visant à faciliter l'implantation d'usines de semi-conducteurs sur le territoire US. Cependant, sa suppression ne serait pas forcément un recul, certains partenaires du prochain POTUS mentionnant l'envie d'un accord encore plus efficace pour le remplacer.

Mais ce n’est rien face à une autre volonté des Républicains, beaucoup plus stressante pour les entreprises développant les IA : les prochaines taxes sur l’importation de matériel provenant de l’extérieur, et spécialement la Chine. Donald Trump a plusieurs fois fait part de sa volonté d’imposer une taxe de 10% sur toute importation sur le territoire US, et même de 60% si celle-ci se fait à partir de Chine. Or, une majeure partie des GPU destinés aux datacenters vient de l’étranger, voire même de Chine. Une taxe allant jusqu’à plus de la moitié de la valeur du matériel pourrait très fortement freiner les capacités d’entreprises comme OpenAI...

Sur quel pied danser ?

Si de prime abord le discours paraît clair et simple, il n’en est rien quand on s’approche : les diverses décisions du prochain président peuvent, tel un jeu de dominos, avoir des répercussions sur des domaines très larges et variés, et amener à un résultat inverse de celui recherché. Pour les entreprises concernées, les choix devront être rapides, avant que la machine se mette en route... au risque qu’elles se retrouvent le bec dans l’eau. Alors Sam Altman, pile ou face ?

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