Alors qu’Apple, Amazon et Microsoft ont publié des résultats rondelets pour leur dernier trimestre 2019, chez Google Alphabet, c’est plutôt la soupe à la grimace. Le groupe qui englobe Google a annoncé un chiffre d’affaires de 46,08 milliards de dollars pour les mois d’octobre, novembre et décembre (+17%), c’est en dessous du consensus de Wall Street qui pariait sur 46,93 milliards.
Le bénéfice d’exploitation s’établit à 9,3 milliards, là aussi une déception par rapport à la moyenne des analystes (9,9 milliards) mais une progression de 20% par rapport à l’année précédente. Mine de rien, c’est la neuvième fois en dix trimestres qu’Alphabet rate son coup auprès de la communauté financière concernant ses profits, comme le rappelle le WSJ. La publicité représente le gros des revenus du groupe, qui a récemment mis à sa tête Sundar Pichai, le CEO de Google : 37,93 milliards en tout, contre 33,91 milliards au troisième trimestre 2019 et 32,63 milliards au quatrième trimestre 2018.
Pour la première fois de son histoire, Alphabet révèle également le chiffre d’affaires engrangé par YouTube : 15,15 milliards de dollars l’an dernier, dont 4,72 milliards pour le quatrième trimestre 2019. YouTube avait enregistré des revenus à hauteur de 11,16 milliards. Autant dire que les affaires publicitaires vont plutôt bien pour le service de vidéo (ces chiffres ne comprennent pas les abonnements YouTube TV), qui engrange 28 822 $ chaque minute.
Autre révélation, les revenus de l’activité infonuagique : elle enregistre 8,92 milliards de dollars de ventes en 2019, dont 2,61 milliards au dernier trimestre. En 2018, le cloud avait rapporté 5,84 milliards. Les revenus issus des « paris » (les ballons Loon, les drones Wing, les wearables médicaux Verily…) ont engrangé 172 millions, contre 154 millions l’an dernier à la même époque. Mais ces paris sur l’avenir continuent de perdre beaucoup plus d’argent : plus de 2 milliards sur les trois derniers mois de 2019 (700 millions de plus d’une année sur l’autre).
Le coût d’acquisition du trafic, c’est à dire ce que paie Google à d’autres plateformes pour figurer comme moteur de recherche par défaut — c’est le cas dans Safari — ont coûté 8,5 milliards de dollars au dernier trimestre. C’est un peu plus d’un milliard supplémentaire par rapport au même trimestre de 2018.
Sur l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires de Google s’établit à 162 milliards de dollars (+18% par rapport à 2018), avec un bénéfice d’exploitation de 34,2 milliards (+21%).