Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas depuis l'Extrême-Orient que Mathieu Fouquet nous livre une de ses Chroniques numériques de Chine, mais depuis la France…
Lorsque je suis parti de Chine pendant les vacances d’hiver pour revoir mon pays natal, j'étais loin de me douter que mon billet aller-retour finirait par ressembler à un aller simple. Professeur de français en Chine, je devais revenir pour la rentrée universitaire à la mi-février. Le coronavirus en a décidé autrement.
Le retournement de situation a été spectaculaire. Au début, l’épidémie en Chine continentale a poussé Air France à annuler des vols et à repousser le mien à plusieurs reprises. Quelques semaines plus tard, alors que l’épidémie se muait en pandémie et que l’Europe confirmait son statut de foyer majeur, c’était naturellement au tour de la Chine d’appliquer des mesures de plus en plus draconiennes.
Alors que la vie dans l’empire du Milieu reprend doucement, ce sont les étrangers qui sont désormais passés au peigne fin. Il y a d’abord eu le confinement à domicile pour les plus chanceux, puis des séjours de deux semaines dans des centres de quarantaines pour la majorité des voyageurs. Depuis le 28 mars, cependant, la rhétorique de Pékin a franchi une nouvelle étape : désormais, presque tous les …