Les internautes australiens seront-ils privés de Google ? Le gouvernement du pays veut forcer le moteur de recherche à rémunérer les titres de presse dont il reprend les titres et une partie du contenu — Facebook est également dans la ligne de mire de ce « code de conduite » visant à rééquilibrer les relations entre le secteur australien de la presse et le géant d'internet. En représailles, ce dernier a menacé les autorités qu'il pourrait se retirer purement et simplement, laissant les Australiens se débrouiller avec d'autres services.
Scott Morrison, le Premier ministre du pays, a rétorqué que Bing pouvait très bien remplacer Google. Le dirigeant s'est entretenu directement avec Satya Nadella, le CEO de Microsoft, qui s'est dit « assez confiant » dans le fait que son moteur de recherche peut aussi bien servir les internautes australiens que le numéro 1 mondial.
Bing est certes le second moteur de recherche le plus populaire en Australie… derrière Google, et de très loin puisqu'il occupe 3,7% du marché. Le grand rival pèse 95% ! La marche sera très haute si d'aventure Google mettait sa menace à exécution. Ce retrait australien aurait aussi des répercussions sur Apple, Google étant le moteur de recherche par défaut dans Safari, ce qui gonfle l'activité Services si importante pour le constructeur.
Ces gesticulations de part et d'autre peuvent également être des manœuvres pour peser dans les négociations. Google a ainsi signé un accord avec la presse traditionnelle française, ouvrant la voix à des rémunérations plus conséquentes (lire : La presse, nouveau terrain de jeu des géants de la Silicon Valley). En Australie, l'entreprise rechigne, craignant de perdre une partie du contrôle qu'elle exerce sur le montant des rémunérations. Le système imaginé à l'autre bout du monde consiste en une négociation tranchée par un juge de paix qui prendra la décision finale sur la somme à verser.
Source : Image d'accroche : Scott Calleja, CC BY 2.0