Alludo, la société qui détient Parallels Desktop, vient d'annoncer que Microsoft a validé l'usage de Windows 11 sur les Mac M1 et M2 dans une machine virtuelle à travers Parallels Desktop 18.2. Et dans le même temps, VMWare a fait la même annonce pour Fusion 13. Mais il y a de nombreuses limites.
Windows 11 Pro ou Entreprise
Le support officiel nécessite Parallels Desktop 18.2 — la dernière version en date, vendue 100 € — ou VMWare Fusion 13 (qui est gratuit pour un usage personnel) et demande surtout Windows 11 Pro ou Entreprise, la version familiale n'est pas officiellement supportée. La question de la clé de licence, un point qui a posé des soucis par rapport aux contrats de Microsoft, semble ici assez claire : l'utilisateur doit acheter sa propre clé. Parallels renvoie vers le site de Microsoft, où la clé en question vaut 260 €. Dans la pratique, une version boîte de l'OS se trouve pour 190 € sur Amazon.
Vous trouverez probablement des clés issues du marché gris pour quelques euros en cherchant un peu. La conformité de ces dernières va dépendre de la clé, mais un vendeur qui vous fournit une clé dite retail provenant d'un pays de l'Union européenne a parfaitement le droit de le faire. Par contre, les clés OEM ne peuvent pas être revendues sans le matériel associé. Toute la question va donc être de déterminer l'origine de la clé.
Beaucoup de fonctions absentes
Microsoft liste les fonctions absentes de Windows 11 une fois exécuté sur un Mac Apple Silicon, et elles sont nombreuses. Premièrement, si les applications x86 et x86-64 fonctionnent à travers l'émulation (lente) de Microsoft, ce n'est pas le cas des applications ARM 32 bits. La limitation ne vient pas de Microsoft ou de Parallels, mais d'Apple : les puces M1 et M2 ne prennent pas en charge le code ARM 32 bits. C'est un souci sous Windows car certaines applications ARM emploient ce type de code. Sous Windows 10 ARM, une partie de l'OS — comme le Microsoft Store — dépendait encore du code 32 bits, mais ce n'est a priori plus le cas sous Windows 11.
Deuxièmement, l'accélération graphique fait l'impasse sur DirectX 12. Parallels ne prend en charge qu'OpenGL 3.3 et DirectX 11, ce qui peut poser des soucis avec les jeux modernes. Il semble illusoire de vouloir exécuter les derniers titres AAA sur une machine virtuelle en émulation, mais le problème existe tout de même. Si certains jeux restent compatibles DirectX 11 — avec des performances et des résultats dégradés —, d'autres n'acceptent que DirectX 12. Pour VMWare Fusion, c'est encore pire : il n'y a pas d'accélération 3D via DirectX.
Troisièmement, la virtualisation imbriquée (nested virtualization) n'est pas supportée, ce qui bloque certaines fonctions de Windows. Le sous-système Android — pour exécuter des applications Android —, le sous-système GNU/Linux, certaines fonctions de sécurité et le bac à sable de Windows sont en effet absents. Cette limitation vient en partie d'Apple : techniquement, les puces M2 prennent en charge cette fonction qui permet de lancer une machine virtuelle dans une machine virtuelle, mais elle n'est pas activée.
Certaines fonctions des Apple M1 et M2 marchent sous Linux… et pas sous macOS
Pour le reste, le communiqué explique bien que la création d'une machine virtuelle s'effectue en un clic. Pour conclure, c'est une bonne nouvelle pour ceux qui ont un usage professionnel de Windows s'ils peuvent s'accommoder des limites, mais nous sommes loin d'une solution comme Boot Camp, qui permet de lancer Windows en natif sur les Mac, un choix assez apprécié des joueurs.