Quand Microsoft a sorti Windows 11 en octobre 2021, la société a choisi de limiter drastiquement la compatibilité. Par défaut, Windows 11 nécessite un processeur relativement récent — Core de 8e génération, Ryzen de seconde génération1 — et une puce de sécurité TPM 2.0. Dès la sortie, des bidouilleurs ont tenté (avec succès) de passer outre les limites, mais Microsoft tend à serrer la vis avec le temps.
Pour le CPU, nous en avions déjà parlé, Microsoft a décidé d'utiliser une instruction relativement moderne en début d'année (POPCNT
, apparue en 2007), ce qui a mis sur le banc de touche une partie des vieux CPU. Il est par contre toujours possible d'installer Windows 11 sur un PC à base de Core (dès la première génération) ou sur les Phenom d'AMD et les puces suivantes.
Microsoft va bloquer les vieux CPU « illégaux » avec Windows 11
Pour la compatibilité TPM 2.0, la donne est différente. La technologie reste assez rare dans les ordinateurs qui datent d'avant 2017 (à partir de cette date, la variante virtuelle de la puce est devenue courante) et s'il est possible d'un point de vue technique d'ajouter une puce TPM 2.0, ce n'est pas une sinécure. En effet, les cartes TPM 2.0 restent rares et la compatibilité assez faible : les PC portables sont exclus et les cartes mères compatibles dans les PC fixes sont peu courantes.
Un contournement saute
Jusqu'à maintenant, il existait deux voies pour contourner l'obligation d'avoir une puce TPM 2.0. La première semble encore fonctionnelle et nécessite de modifier la base de registre de Windows 11 pendant l'installation pour faire disparaître ce prérequis. Elle nécessite quelques connaissances mais peut être automatisée. La seconde, qui disparaît, ne nécessitait qu'une simple ligne de commande. Mais comme l'explique Bob Pony sur X, cette solution qui consistait à se faire passer pour une version « Server » du système ne fonctionne plus dans les versions de développement de Windows 11. Nous pouvons supposer que Microsoft va probablement aussi faire sauter la première solution dans le futur.
Dans la pratique, ce changement arrive assez tard, près de trois ans après la sortie du système, et le problème est moins important en 2024 qu'en 2021 : le renouvellement naturel des ordinateurs à cause de pannes ou par obsolescence implique que le nombre de PC incompatible est de plus en plus faible, sans même prendre en compte le fait que ceux qui voulaient passer à Windows 11 l'ont probablement déjà fait. Mais cette limite reviendra probablement sur le devant de la scène dans un peu plus d'un an, quand Microsoft abandonnera la prise en charge de Windows 10.
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Les Core de 8e génération datent de 2017 et nous en sommes à la 14e en 2024. Les Ryzen de seconde génération (Zen+) datent de 2018 et AMD vient de lancer les Ryzen de 9e génération (Zen 5, il n'y a pas de Ryzen 4000, 6000 et 8000 dans les PC fixes). ↩︎