Amazon ne veut pas entendre parler de la hausse des frais de port pour les livres. Ils doivent en effet passer à 3 € pour les commandes inférieures à 35 € (ensuite, les frais peuvent repasser au plus petit seuil possible, soit un centime d’euro). L'arrêté qui impose ce tarif minimal a été publié début avril, avec une application programmée pour le 7 octobre.
Voilà qui laisse une fenêtre de tir pour Amazon, qui compte bien en profiter pour tenter d'infléchir (voire annuler) la réglementation. Le géant du commerce en ligne a déposé ce mardi un recours devant le Conseil d'État pour « excès de pouvoir ». La mesure va « pénaliser les lecteurs, les auteurs et la lecture en général (…) et porter un coup sévère au budget des Français et limiter leur accès aux livres à un moment où le pouvoir d'achat est une de leurs préoccupations premières », explique Frédéric Duval, le directeur général France d'Amazon.
Pour appuyer son argumentation, le dirigeant estime que près de la moitié des livres vendus par Amazon est expédiée « vers des petites villes et campagnes, c'est à dire vers des territoires dépourvus de librairies ». Évidemment, le discours est tout autre du côté du Syndicat de la librairie française (SLF) qui appuie une mesure corrigeant « une anomalie ».
Le changement dans les frais de port des livres a été accueilli très froidement par la Commission européenne. Amazon s'appuie d'ailleurs sur cet avis européen très critique pour justifier son recours devant le Conseil d'État. L'entreprise propose une alternative, à savoir un tarif postal dédié qui est déjà utilisé pour les expéditions de livres vers l'étranger.
Source : AFP