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Au Vietnam, les sous-traitants d’Apple obligés de sortir l’artillerie lourde pour recruter

Félix Cattafesta

Wednesday 02 October 2024 à 18:00 • 8

AAPL

Apple n’est pas la seule à vouloir faire fabriquer ses produits au Vietnam. Alors que de plus en plus d’usines s’implantent dans le pays, le rapport de force entre patron et ouvriers s’inverse : les salariés ont désormais l’embarras du choix. Un phénomène mis en lumière par le site Rest of the World, qui a papoté avec quelques recruteurs sur place.

Ligne d'assemblage d'Apple Watch au Vietnam. Image : Apple.

Cela fait maintenant quelques années qu’Apple cherche à moins dépendre de la Chine en misant sur d’autres pays en développement. L’Inde par exemple, fabrique désormais des iPhone 16 Pro. La Malaisie s’occupe de certains Mac mini. De son côté, le Vietnam produit des AirPods, des iPad et des Apple Watch. Luxshare, Foxconn, Goertek… Les usines des fournisseurs d’Apple ont poussé comme des champignons : s’ils n’étaient que 8 dans le pays en 2015, ils sont maintenant 35.

Ces grands groupes sont attirés par une main-d’œuvre peu coûteuse, revenant moitié moins chère qu’en Chine. Se partageant toutes le même bassin de travailleurs, les entreprises doivent dégainer de solides arguments pour recruter alors que les usines doivent rapidement se remplir en vue des fêtes de fin d’année. « Par le passé, lorsque la demande de travail était forte, les travailleurs devaient payer pour obtenir un emploi » explique le directeur marketing d’une société de recrutement pour sous-traitants d'Apple. « Maintenant que le marché du travail est saturé, les travailleurs ont le choix », ajoute-t-il.

Les jeunes vietnamiens ne sont pas forcément très motivés à l’idée de se rendre à l’usine. L'année dernière, des dizaines de milliers de salariés du secteur ont été mis au chômage suite à un effondrement des commandes. La demande est depuis remontée, mais certains ont eu le temps de s’essayer à d’autres métiers loin des usines. Luxshare a dû réclamer un coup de main au gouvernement pour remplir 1500 sièges vacants au mois de mars, ce qui s’est traduit par un appel auprès des universités et des écoles environnantes.

Face à ce constat, les entreprises sortent le grand jeu sur les réseaux sociaux. S'ils n'investissent pas sur TikTok, « ils ne peuvent pas trouver de travailleurs », déplore un recruteur. Des vidéos et autres streams sont postés quotidiennement avec des promesses alléchantes : bonus de parrainage, prime à l’embauche, bonnes payes… Les vidéos incitent à recruter dans son entourage, avec des primes si une nouvelle tête reste en poste pendant 2 mois. Certains se sont carrément reconvertis en influenceur pour entreprises, faisant la retape de leurs locaux et des différentes infrastructures (dortoirs, billards, table de ping-pong). Malgré cela, les employés continuent de mener le bal : beaucoup passent de Foxconn à Luxshare avant d’essayer d’autres entreprises.

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