Il était déjà de notoriété publique que certains systèmes utilisés dans les transports, dans l’armée ou dans le nucléaire se reposaient sur des ordinateurs ou stockages antédiluviens... C’est le cas pour San Francisco, comme rapporté par Ars Technica, qui vient de dévoiler la facture pour se passer de la bonne vieille disquette 5,25” (oui oui, vous avez bien lu).
Le système de métro de la ville, comme tout ordinateur contrôlant des éléments de sécurité, est fait avec des appareils et logiciels éprouvés : ainsi, alors qu’il a été mis en place en 1998, le contrôle automatique du métro est basé sur DOS, et sur 3 bonnes vieilles disquettes 5,25” (bon, ok, niveau « système éprouvé », la ville est allée un peu loin dans la recherche !).
En 2018, la ville a décidé de passer une tête dans l’avenir, et a commandé la transformation de ce contrôleur préhistorique, histoire au moins de se passer de ces disquettes énormes et surtout... de plus en plus rares (oui, pour un système éprouvé c’est ballot, mais ces supports n’étant plus produits, il devient de plus en plus difficile d’en trouver). Et plus le temps passe plus la probabilité que le stock, s'affaiblissant de jour en jour, devienne non seulement hors de prix mais aussi très peu fiable, les supports magnétiques n’étant pas connus pour s’améliorer avec les années qui passent.
Hitachi Rail, entreprise reconnue dans le secteur pour avoir entre autres fabriqué plusieurs Shinkansen (le train à grande vitesse japonais), a donc été consultée pour mettre à jour ce métro. La firme s’est attelée à la tâche, et devra en plus de remplacer quelques PC sous DOS mettre à jour le système de communication entre la salle de contrôle et les trains, qui passe encore aujourd’hui par des câbles dont le débit n’est même pas équivalent à celui d’un bon vieux modem 56k.
Au total, pour effectuer cette mise à niveau et en assurer l’entretien pendant les 20 à 25 prochaines années, le contrat se monte à la rondelette somme de 212 millions de dollars. La somme paraît énorme, mais n’est pas si étonnante quand on prend en compte le fait d’entretenir l’informatique d’un réseau urbain pendant quasiment un quart de siècle.
Le cas de San Francisco paraît ubuesque, avec des disquettes disparues depuis une éternité contenant des programmes sous DOS. Mais elle est loin d’être le seul système de ce genre dans l’industrie. Comme l'ISS, nombreux sont encore les 747 en vol dont l’ordinateur de bord est mis à jour... par des disquettes 3.5”.