Alors que Donald Trump a récemment fait part d’un appel durant lequel Tim Cook se serait plaint des instances européennes, un autre acteur de la technologie pourrait bientôt venir pleurer sur l’épaule du candidat républicain.
Si les problèmes de X.com avec la commission européenne ne seront une surprise pour personne, étant donné le nombre d’échanges pour le moins houleux que ces derniers mois ont apporté, les choses pourraient changer de dimension si l’on en croit les propos rapportés par des proches du dossier à Bloomberg.
Jusqu’à présent, la commission européenne n’a fait que prévenir fermement Elon Musk et son service d’infractions au DSA (Digital Service Act, ou règlement européen sur les services numériques), parfois très publiquement, sans pour autant sévir réellement. Si Thierry Breton montrait les dents, il ne mordait pas pour autant. Cela pourrait toutefois changer avec le jeu des chaises musicales récemment opéré à Bruxelles.
Le dossier a en effet été transféré sur le bureau de Margrethe Vestager, qui n’est pas connue pour être laxiste quand elle traite un cas. Apple tout comme Google peuvent en témoigner, la dame a une poigne de fer quand il s’agit de taper là où ça fait mal. Et une petite nouveauté vient donc se rajouter aux possibilités...
X.com étant géré en exclusivité par Elon Musk et ce dernier influant fortement sur la politique de modération du réseau social, la commission européenne serait tentée de considérer non pas seulement X.com pour calculer le montant d’une éventuelle amende, mais toutes les propriétés d’Elon Musk. Cela inclut X.com, mais aussi SpaceX, Starlink, Neuralink, xAI, The Boring Company, ainsi que les propriétés personnelles d’Elon Musk. Si elle retient ce schéma, la commission pourrait donc exiger une amende équivalente à 6% du chiffre d’affaires mondial de toutes ces entités. De quoi pulvériser le record, fort probablement ! Pour ce qui est de Tesla, le constructeur ne ferait pas partie du calcul, l’entreprise n’étant pas détenue majoritairement par Musk.
Mais tout ceci n’est pas encore acté pour autant. Déjà, Bruxelles n’a pas encore statué sur la conclusion du dossier d’infractions de X.com et, même si c’était le cas, engagerait probablement des discussions avec l’entreprise avant de faire tomber le couperet. Ensuite, Elon Musk a toujours affirmé qu’il se battrait jusqu’au bout, et publiquement, si une amende venait à être infligée au service. Pour finir, la possibilité d’étendre à toutes les propriétés d’Elon Musk est encore une hypothèse, et non une certitude. Reste que l’entrepreneur sud africain doit avoir quelques sueurs froides à l’idée d’une sanction se montant possiblement à plusieurs milliards de dollars...