Dans le nord de l'Europe, deux câbles sous-marins ont eu un problème le 17 et le 18 novembre 2024, et selon le ministre de la Défense allemand, il ne s'agit pas d'un accident.
Le réseau Internet est globalement robuste et localement vulnérable1, et les câbles sous-marins qui relient de nombreux pays sont souvent considérés comme un éventuel point faible : la coupure d'un câble peut priver de connexion un grand nombre de personnes. Le premier incident dont nous parlons a été détecté le 18 novembre sur le câble C-Lion1, qui relie l'Allemagne à la Finlande. Long de 1 173 km, il relie la péninsule scandinave au centre du continent européen. La seconde coupure a été détectée le 17 novembre entre la Suède et la Lituanie, sur un câble moins important.
Si certains rapports parlent d'un accident — ils sont nombreux sur les câbles sous-marins, qui peuvent être accrochés par une ancre d'un navire par exemple —, le ministre de la Défense allemand, Boris Pistorius, estime qu'il s'agit d'un sabotage : « Personne ne croit que ces câbles ont été coupés par accident (…) Nous devons donc constater, sans en connaître spécifiquement l'auteur, qu'il s'agit d'une action "hybride". Et nous devons aussi supposer (…) que c'est un sabotage. ».
Un communiqué commun des ministres des Affaires étrangères de la Finlande et de l'Allemagne est plus prudent, mais indique tout de même « Le fait qu'un tel incident soulève immédiatement des soupçons de dommages intentionnels ». Le communiqué cible la Russie, et une enquête a été ouverte.
Rappelons enfin que l'ensemble du réseau ne passe pas par les câbles sous-marins, mais que la coupure d'un câble — dont la réparation peut prendre entre 5 et 15 jours — peut amener de gros problèmes de connectivités dans certains domaines. Dans le meilleur des cas, les données doivent passer par d'autres câbles qui ne sont pas nécessairement capables de fournir une bande passante assez large. Une coupure de câble peut donc amener une dégradation significative du fonctionnement d'Internet.
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Pour reprendre la formule chère à Alex Archambault. ↩︎