On prend le même et on l'améliore un peu. C'est le résumé que l'on peut faire de ce MacBook Pro 13" saison 2012 . Changement du moteur avec le passage à Ivy Bridge (la troisième génération de processeurs Core iX d'Intel) et puce graphique Intel de dernière génération aussi. Petite évolution ensuite sur les connecteurs existants avec l'adoption de l'USB 3 (rétrocompatible avec l'USB 2). Le design de cette machine est maintenant bien connu et rien n'a bougé, le MacBook Pro 13" n'est pas moins léger (un peu plus de 2 Kg), il conserve son écran brillant, son graveur optique et son disque dur (même s'il est possible de lui préférer des options SSD). La prise d'alimentation MagSafe n'a pas évolué non plus, à l'inverse des MacBook Air et du MacBook Pro Retina, mais on ne s'en plaindra pas.
Notre modèle de test est le premier dans cette gamme. Vendu 1249€, il a augmenté de 100€ sur son devancier. Il présente les caractéristiques suivantes :
- Écran 13" en 1280 x 800
- Processeur bi-coeur Core i5 à 2,5 GHz (quatre coeurs logiques avec l'hyperthreading). Pointe à 3,1 GHz sur un seul coeur avec le Turbo Boost
- SuperDrive
- 4 Go de RAM (option 8 Go à 100€).
- 500 Go de disque dur en 5400 t/min (options 750 Go et 5400 t/min à 100€ ou du SSD 128 Go, 256 Go ou 512 Go à respectivement 200€, 500€ et 1000€)
- Puce graphique Intel HD 4000
- 1xEthernet, 1xFireWire 800, 2xUSB 3, 1xThunderbolt, 1 lecteur SDXC, 1 entrée/sortie audio numérique/analogique
- Wi-Fi 802.11n et Bluetooth 4
- Webcam FaceTime HD 720p
- Clavier rétroéclairé
Performances brutes
Test d'abord avec Geekbench qui établit des mesures brutes sur le processeur et la mémoire. Au total, ce portable en Core i5 à 2,5 GHz (Ivy Bridge) est 12,5% plus véloce que le Core i5 à 2,3 GHz (Sandy Bridge) du 13" vendu pendant le premier semestre 2011. L'écart est de 9,7% face au tout nouveau MacBook Air 13" doté d'un Core i5 à 1,8 GHz.
Dans Cinebench, qui teste la puce graphique. Cette Intel HD Graphics 4000 se montre 77% plus rapide que la 3000 sur les calculs OpenGL du logiciel, et l'augmentation est de 12% sur les calculs 3D opérés par le processeur.
Performances applicatives
La série de tests effectuée sur des applications courantes montre du mieux comparé à la machine en Core i5 du début 2011, mais les écarts sont parfois modestes.
L'encodage GarageBand fut 6,2% plus rapide ; pour Photoshop c'était 14,5% de temps de calcul en moins ; l'encodage Handbrake a été lui seulement 0,7% plus rapide ; l'export Aperture s'est montré 25% plus véloce. À l'inverse on a relevé un fort mauvais temps de copie dans le Finder, facilement deux fois plus lent. Pour rappel, la différence dans l'export QuickTime X, au bénéfice des anciennes machines, s'explique par un changement de profil d'export, plus lent à réaliser.
L'apport de la nouvelle puce graphique Intel est également patent, on l'a vu avec les résultats dans Cinebench, ils se confirment dans Starcraft II avec une moyenne de 30 fps en définition de 1280 px contre 12 fps seulement avec l'Intel Graphics HD 3000 de 2011.
Lors de ces tests, il est arrivé que la machine devienne très chaude sous la coque le long de la charnière, sinon brûlante dans certains cas. Cela s'est produit lors d'encodages iMovie ou QuickTime. Entre un état où aucune application n'était lancée et celui où ces encodages étaient en cours, la température du processeur pouvait passer de 53° à 98° (plus souvent on tournait autour des 89° dans ces situations). Les ventilateurs affichaient dans un cas un peu moins de 2000 t/min pour filer jusqu'à 2600 t/min, voire franchir les 3000 t/min.
Précision importante, autant cette machine peut devenir brûlante lors de tâches soutenues, au point de ne pouvoir être posée sur les genoux, autant sa ventilation est restée toujours discrète. Il a fallu lancer simultanément un encodage dans iMovie, un export de podcast dans GarageBand et une lecture de film en Flash dans YouTube pour que cette ventilation soit nettement plus perceptible. Mais là encore, on restait largement dans les limites du très tolérable à l'oreille.
Parmi les rares nouveautés de ce modèle, il y a la connectique USB 3, représentée par 2 prises, logées du même côté. Comme on l'avait déjà relevé lors des tests des MacBook Air 2012, les transferts de fichiers n'en sont que plus rapides. C'est surtout appréciable lorsqu'on ne peut se permettre l'acquisition d'un volume externe Thunderbolt (trop cher pour un particulier) ou que l'on hésite à investir plus avant sur le FireWire 800.
Nous avons donc branché un dock externe USB 3 contenant un disque dur de 500 Go. La copie depuis notre portable (doté d'un disque dur de 5400 t/min) d'un dossier de 2,9 Go (9000 éléments) a pris 67 secondes, et 78 secondes lors du transfert dans le sens inverse.
La même opération, réalisée cette fois avec un iMac 2011 haut de gamme en USB 2 et équipé d'un disque dur de 7200 t/min, a pris respectivement 122 secondes et 121 secondes.
Dommage en revanche qu'Apple continue de livrer ces MacBook Pro 13" avec des disques durs poussifs. Les deux MacBook Pro 13" au catalogue sont équipés de volumes tournant à 5400 t/min. Les résultats dans QuickBench sont du même acabit qu'il y a plus d'un an, avec une moyenne de 75 Mo/s en lecture et 73 Mo/s en écriture.
De quoi laisser songeur lorsqu'on voit que le dernier MacBook Air, avec son SSD, atteint une moyenne de 482 Mo/s en lecture et 404 Mo/s en écriture. Notre MacBook Pro, après un démarrage, arrive sur le bureau en 31 secondes, alors qu'il n'en faut que 10 sur le MacBook Air. Les chiffres parlent d'eux même…
Sur les 15", Apple permet de choisir un disque dur en 7200 t/min. Sur les 13", quelles que soient les capacités, on reste en 5400 t/min ou alors on choisit un SSD. Le premier ajoute 200€ à la note pour 128 Go. Il faudra débourser jusqu'à 1000$ pour le 512 Go et retrouver ainsi la capacité de stockage initiale du disque dur de base… Les chiffres sont là aussi parlants, le SSD enfonce tout, mais aussi les budgets.
Autonomie
Nous avons conduit nos trois tests d'autonomie, les deux premiers ont été réalisés au moins deux fois pour dégager une moyenne. On constate que l'amélioration des performances ne s'est pas faite sur le dos de l'autonomie.
Le premier test consiste à lire un film HD (1080p H.264 MKV avec VLC, luminosité à 80% et son à 50%) en gardant Mail ouvert et relevant le courrier en Wi-Fi chaque minute. Ce MacBook Pro a tenu 5 h 29 m, c'est une 1h 28 min de mieux que le 13" Core i5 du début 2011.
Le second test s'appuie sur Safari et iTunes, le navigateur recharge toutes les 30 secondes notre page d'accueil (avec Flash installé), tandis qu'iTunes joue des AAC 320 Kbps en boucle. Luminosité et son restent sur les réglages du premier test.
La machine s'est éteinte au bout de 6 h 50 minutes, on est près des 7h promis par Apple dans son test de chargement de pages web. Mais le 13" du début 2011 avait tenu 24 min de mieux. Cependant, nous avons conduit ce test quatre fois. Dans le meilleur des cas, la machine a tenu 7h30, contre "seulement" 6h20 dans le pire des cas.
Enfin, nous avons utilisé la machine durant une journée de travail classique, elle a tenu 5h 26 min. Nous étions connectés en permanence en Wi-Fi, Mail relevait le courrier toutes les minutes, Twitter et Reeder (lecteur RSS) sollicitaient aussi très régulièrement le réseau, tandis que l'on rédigeait des textes. La luminosité de l'écran était sur 80%. Avec une activité moins dépendante d'Internet, on peut certainement tabler sur une bonne demi-journée de travail, minimum.
Conclusion
On n'attendait pas de surprises particulières de cette machine, et les résultats sont en ce sens assez conformes à ses évolutions. Elle va un peu plus vite, son autonomie n'en souffre pas, la connectique est plus équilibrée avec l'USB 3 qui ouvre une voie de circulation plus abordable que le Thunderbolt et plus pérenne que le FireWire 800. Côté moins, son disque dur est toujours aussi poussif et la machine coûte un peu plus cher.
Ce portable n'est pas spécialement léger, mais il est compact et assez complet. Toutefois, après avoir goûté à la légèreté et au confort procuré par le SSD de l'Air, le MacBook Pro 13" paraît bien lourd et parfois poussif.
La question est de savoir si l'on est prêt à sacrifier son graveur optique et à diviser par quatre sa capacité de stockage interne. Si la réponse est oui, au même prix que le MacBook Pro 13" d'entrée de gamme, on a un excellent MacBook Air 13". Enfin, si vous possédez un MacBook Pro 13" de 2011 ou antérieur, les gains en performances apportées aujourd'hui par Ivy Bridge sont réels, mais pas suffisants pour justifier un remplacement de machine. Mieux vaut troquer votre disque dur pour un SSD, la cure de jouvence sera immédiate et bien réelle.
Le MacBook Pro 13" reste une machine attractive. Elle concilie compacité et polyvalence, mais entre l'arrivée du Retina dans les 15" et les progrès en performances des MacBook Air 13", cette mise à jour du MacBook Pro 13" est moins palpitante, il lui manque une étincelle.
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