Les jours de Kaleidoscope sur le Mac App Store sont probablement comptés. La version 3.6 de ce logiciel très spécialisé surtout connu des développeurs (il permet de comparer et de fusionner deux fichiers, qu'il s'agisse d'images ou de texte) végète depuis un mois dans le purgatoire de la boutique. Sans assurance que cette nouvelle version reçoive le feu vert des équipes d'Apple. L'éditeur Leitmotif déplore leur absence de communication, un problème malheureusement récurrent.
Cette apathie du Mac App Store perturbe la feuille de route prévue pour les futures mises à jour du logiciel. Le nœud du souci, c'est que Kaleidoscope a besoin de s'intégrer toujours plus avec d'autres outils de développement : l'utilitaire requiert de plus en plus d'accès au système, flirtant dès lors avec les limites du sandboxing imposé par Apple.
Cette mesure qui restreint les applications dans leur « bac à sable » évite bien des problèmes de sécurité, puisqu'elles n'ont qu'un accès limité aux composants sensibles de macOS. Pour des fonctionnalités avancées comme celles que Kaleidoscope veut offrir à ses utilisateurs, c'est tout de suite plus compliqué.
En l'occurence, la difficulté concerne un outil en ligne de commande ksdiff
, indispensable au bon fonctionnement de Kaleidoscope, dont l'intégration et l'utilisation sont devenues au fil du temps un casse-tête pour respecter les règles du Mac App Store. Leitmotif a entendu parler d'exceptions possibles pour assouplir le sandboxing, sans être assuré d'en bénéficier. Malgré tout, les développeurs ont tenté le coup et c'est ce qui semble coincer aujourd'hui.
L'éditeur, qui rappelle que seuls 10 % de ses utilisateurs se servent de la version du Mac App Store, ne veut tout de même pas les laisser sur le carreau en leur livrant une mouture moins fonctionnelle de son application. Mais au bout du compte, tout ce travail a donc été inutile, du moins jusqu'à présent. « Nous ne pouvons pas continuer à dépenser une quantité disproportionnée de notre énergie à satisfaire les règles de l'App Store, puis à combattre l'équipe de validation, et être toujours rentable », explique Leitmotif.
Le créateur de Kaleidoscope accepte pour le moment d'avoir une solution hybride, mais « confronté au choix, nous devons concentrer notre temps de développement à 90 % des utilisateurs qui ont la version directe [du logiciel] ». Il est possible de convertir facilement l'utilitaire téléchargé depuis le MAS dans la version vendue directement par l'éditeur : elle « reconnait » automatiquement l'achat.