L’iMac Retina 5K est une machine superbe, mais qui souffrait à sa sortie d’une carte graphique largement insuffisante par défaut. Sans même parler de jeux ou de logiciels 3D, il suffisait d’utiliser OS X pour apercevoir rapidement des ralentissements très nets de l’interface, notamment en utilisant Mission Control. Notre bilan à l’époque était très clair : pour profiter vraiment de l’ordinateur, il fallait augmenter son budget et opter pour la carte graphique en option, la seule capable de gérer en toute fluidité OS X.
On espérait alors qu’il ne s’agissait que d’un problème côté logiciel et que la carte graphique utilisée, avec ses 2 Go de mémoire dédiée, suffisait largement à contrôler un écran Retina 5K. On en avait eu une sorte de preuve en testant le même ordinateur avec deux écrans externes (des 27 pouces avec des définitions standards). Dans cette configuration un petit peu extravagante, l’iMac Retina de base s’en sortait tout aussi bien que sans écran externe. Ce qui tendait à montrer que le problème venait de la gestion de l’écran Retina, plutôt que d’une carte trop faible.
Les mois ont passé et Apple a publié plusieurs versions d’OS X Yosemite. Nous n’avions jamais eu l’occasion de tester l’iMac Retina depuis, mais la sortie d’un « nouveau » modèle, moins cher, nous permet justement de faire le point. Plus de six mois après la sortie de ce tout-en-un, le constructeur a-t-il conçu de meilleurs pilotes ? Le modèle vendu 2230 € est-il une bonne affaire ?
Rappelons avant toute chose que la carte graphique de cette « nouvelle » version est moins puissante que celle qui équipait les iMac Retina à l’automne dernier. Certes, il n’y a que 50 MHZ de différence entre les deux machines, mais on peut se dire qu’Apple avait confiance en cette Radeon M290 d’AMD. Suffisamment en tout cas pour l’imposer dans ce premier iMac Retina, sans proposer en même temps à ses clients une option pour obtenir mieux.
Notre test de ce Mac répondra plus longuement à toutes ces questions, mais en attendant, un élément de réponse en vidéo :
On peut aisément le constater, l’iMac Retina n’a pas progressé autant qu’on l’espérait en quelques mois. Les lenteurs d’interface sont toujours là, que l’on utilise l’ordinateur dans sa configuration par défaut (2560 x 1440 px, soit la définition logique identique à un iMac 27 pouces standard) ou avec une définition supérieure (3200 x 1800 pixels, le mode « Plus d’espace » proposé par OS X). Si vous vous sentez perdu, nous avions longuement évoqué les différents modes d’affichage proposés par OS X sur cette page de notre test.
Même si c’est moins marqué lorsqu'on en reste au réglage par défaut, l’iMac Retina n’est toujours pas fluide avec Mission Control. Ce n’est pas le seul cas où la carte graphique pose problème, mais c’est le plus visible, en tout cas le plus facile à voir. Comme à l’automne, la fonction Coup d’œil pose, elle aussi, problème, mais également d’autres animations du Finder, ou du système. Et ne parlons pas des logiciels plus gourmands : Photos est à la traîne, et Final Cut Pro est à peine exploitable même pour des vidéos aussi simples que celle que l’on a publiée avec cet article.
On peut toujours obtenir un rendu plus fluide, à condition de rester à la définition par défaut et de sacrifier la transparence d’OS X. Mais on ne devrait pas avoir à le faire : à 2 300 € minimum, un Mac devrait être parfaitement fluide pour des tâches aussi basiques que d’afficher Mission Control. Apple n’a manifestement pas amélioré ce point ces derniers mois et le constructeur se permet de brider encore la carte graphique. L’option sur le haut-de-gamme — qui porte le prix de l’ordinateur à près de 3 000 €, tout de même — devrait être la carte graphique proposée par défaut et elle reste l’option indispensable pour tous ceux qui veulent profiter pleinement de l’écran Retina 5k du tout-en-un.
Bien sûr, ce problème d’affichage n’est pas nécessairement le plus gênant à l’usage sur le « nouvel » iMac Retina. Doté d’un disque dur à plateaux par défaut, ce Mac est en effet d’abord handicapé par ce goulot d’étranglement qui ralentit toutes les opérations. Mais on y reviendra plus longuement dans un autre article…