Les processeurs d'Intel et d'AMD ne sont plus en odeur de sainteté en Chine où leur utilisation est déconseillée dans les équipements des opérateurs comme dans les PC.
Les opérateurs nationaux en Chine ont reçu comme instruction du gouvernement de retirer de leurs infrastructures les équipements basés sur des processeurs Intel et AMD, révèle le Wall Street Journal. Le ministère de l'Industrie et des Technologies de l'information a donné trois ans à ces entreprises de télécommunication pour dresser un état des lieux et proposer des solutions qui n'utilisent plus ces puces américaines.
C'est une réponse aux décisions du gouvernement américain de bannir Huawei des équipements des opérateurs aux États-Unis et de limiter l'accès de la Chine aux semi-conducteurs américains les plus évolués pour tout ce qui relève de l'IA.
Le mois dernier, la Chine a également publié des directives en matière d'équipement informatique pour ses administrations, poursuit le quotidien. Elles doivent donner la priorité à l'acquisition de PC équipés de puces chinoises. Les processeurs d'Intel et d'AMD ne sont pas interdits, mais dans une liste de 8 choix possibles ils sont tout derniers. Leur achat sera également synonyme de tracasseries administratives.
Les ordinateurs qui utilisent des processeurs chinois sont acceptés par défaut tandis que les machines avec des puces américaines devront passer sous les Fourches caudines d'une agence gouvernementale qui en évaluera leur sécurité avant de les autoriser, éventuellement. Ce qu'elle n'a pas encore fait à ce jour pour des processeurs d'origine étrangère.
Le cabinet TrendForce estime la part d'Intel dans les serveurs en 2024 à 71 % et à 24 % pour AMD. Toute exclusion du marché chinois pourrait avoir des conséquences palpables sur leur chiffre d'affaires.
Sur l'exercice 2023, la Chine pesait pour 15 % chez AMD contre 22 % l'année précédente alors que le gouvernement américain ne lui avait pas encore ordonné de ne plus y vendre ses processeurs les plus pointus pour l'IA.
Autre exemple donné, qui illustre cette fois le dilemme pour les entreprises chinoises, en octobre dernier, China Telecom a acheté environ 4 000 serveurs spécialisés dans l'IA. 53 % d'entre eux fonctionnaient sur Intel, les autres avaient des puces Huawei. Dans de précédents appels d'offres, Intel s'arrogeait une part encore plus importante.